Les fraternités paroissiales : “la maternité des catéchumènes”
A la Pentecôte, de nombreux adultes reçoivent le sacrement de la confirmation. Comme pour le baptême, ils sont de plus en plus nombreux. Mais comment les accompagner après avoir terminé leur parcours sacramentel ? D’après Anne-Laure de la Roncière, la mise en place de fraternités au sein des paroisses est la solution pour une intégration réussie des néophytes et nouveaux confirmés.
Fraternités paroissiales - Crédits : libre de droits“Toutes ces personnes qui frappent actuellement à la porte de l’Eglise, c’est vraiment un cadeau” s’enthousiasme Anne-Laure de la Roncière, responsable du catéchuménat dans le diocèse de Lille. Un cadeau en particulier “pour les paroisses”, à condition de les accueillir : “les catéchumènes rendent nos paroisses missionnaires : si on se met réellement à leur écoute, si on essaye de répondre à leurs questions, cela nous oblige à nous creuser notre propre chemin, notre propre foi, à témoigner. C’est une grande joie ! Et quand on a goûté à ça, c’est tout naturellement que l’on devient missionnaire” affirme-t-elle.
Apprendre à être chrétien
Mais il n’est pas rare de constater que les néophytes disparaissent rapidement des assemblées une fois leur(s) sacrement(s) reçu(s). Un phénomène qui interroge les paroisses et leurs pasteurs, mais qui n’a rien d’inévitable d’après Anne-Laure de la Roncière : “les catéchumènes et les néophytes sont à la recherche de proximité et de soutien pour apprendre à vivre leur foi au quotidien. Or, les fraternités que notre évêque Mgr LeBoulc’h nous encourage à mettre en place, sont vraiment des lieux qui répondent à ce besoin.”
Ces petits groupes d’environ huit personnes au sein d’une paroisse, ont vocation à se retrouver régulièrement pour prier ensemble, méditer sur la Parole de Dieu, relire leurs expériences de foi. “On dit que pour rester dans une paroisse, il faut sept amis. Cela correspond exactement au cadre d’une fraternité! Car au-delà du partage spirituel, c’est une vraie expérience relationnelle qui se construit : si l’un des membres est absent, les autres s’en rendent compte et le contactent, ils se soucient de lui. Dans une fraternité, on va se partager aussi bien ses joies que ses peines, et même s’entraider mutuellement comme par exemple lors d’un déménagement. Ainsi, les nouveaux-venus sont pleinement insérés dans un groupe de la paroisse.”
La fraternité paroissiale, c’est la vie dont l’Eglise a besoin aujourd’hui
Une mise en place encore timide
Partageant la conviction de son évêque, Anne-Laure de la Roncière n’hésite pas à affirmer que cette forme de vie communautaire proche avec un soutien mutuel dans la foi comme dans la vie, “c’est la vie dont l’Eglise a besoin aujourd’hui”. Mais dans la réalité, les fraternités peinent encore à se mettre en place : “Pour monter une fraternité, il est bon d’avoir déjà vécu une expérience de ce qu’est la fraternité.” Mais son rôle n’en est pas moins essentiel pour tous les croyants : “dans la fraternité, on peut recevoir aussi de la formation par un petit enseignement, mais surtout, on prie ensemble et on prend soin de celui qui est à côté de soi. C’est le lieu de la mise en pratique de la foi chrétienne. C’est en cela que l’on peut affirmer que la paroisse, au travers des fraternités, met au monde les chrétiens, en particulier ses membres les plus récents. C’est véritablement une maternité pour les catéchumènes et les néophytes!”
