Chaque lundi, Anne Plouy et Floraine Jullian nous invitent à explorer un préjugé lié à une conviction religieuse ou spirituelle, afin de démêler le vrai du faux pour nous aider à nous faire une opinion éclairée.
Après une bonne semaine d’actualité où l'on a beaucoup entendu parler de religions, je voulais qu’on parle un peu d’athéisme. En effet, il existe pas mal de préjugés sur les athées, souvent d’apparence anodine et même presque positifs, mais qui néanmoins biaisent le jugement.
Littéralement, si on prend l’étymologie du mot, c’est plutôt qu’ils croient que Dieu n’existe pas. Ce n’est pas une absence d’opinion, ce n’est pas une neutralité. Non, c’est une opinion, un avis : il n’existe pas de Dieu, pas d’être suprême.
Le mot "croire" est plutôt associé traditionnellement à la foi religieuse, donc on oublie que toutes les croyances ne se retrouvent pas forcément dans les religions. Ainsi, on peut croire en une personne, en une idée, une valeur, en l’avenir…
Parce qu'en fait, ce à quoi on pense quand on utilise le mot "croire" est en fait avoir une spiritualité.
Les valeurs ou encore les idées sont bien détachées du réel. Pour être encore plus précise, je vais citer André Comte-Sponville, un philosophe français, qui résume la croyance de l’athéisme comme : “Une spiritualité sans Dieu, c’est une spiritualité de la fidélité plutôt que de la foi, et de l’amour en acte plutôt que de l’espérance.”
Et si on prend le mot "spiritualité" dans son sens le plus vaste, c’est-à-dire la vie de l’esprit, parce que "spiritualité" veut dire "vie de l’esprit", alors tout phénomène humain relèverait de la spiritualité : la morale et l’éthique, certes, mais aussi bien les sciences et les mythes, les arts ou la politique, les sentiments ou les rêves.
Il existe autant d’athéismes que de personnes athées
Insister sur le fait qu’une personne athée ne croit en rien la renvoie vers un vide moral, éthique, et entretient l’idée qu’il faut que les religions soient les seules garantes des valeurs d’une société.
Ainsi, la différence se fait entre ce qui relève du savoir et ce qui relève de la croyance, que ce soit pour les religions ou pour ce qui touche à la spiritualité. Ainsi, il nous appartient à tous et toutes, dans nos diversités, de construire un territoire de valeurs et d’idéaux communs qui nous ressemble et nous rassemble.
Une nouvelle chronique pour déconstruire les préjugés.
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