« Le temps de l’Avent c’est recréer le désir de Dieu en nous »

Pouvez-vous nous rappeler le sens de l’Avent ?

L’Avent c’est l’attente et par conséquent le désir. Le temps de Carême est un temps de pénitence qui creuse en nous ce qui va accueillir la Miséricorde, mais l’Avent c’est notre capacité à désirer Dieu. C’est presque un temps qui fait de nous des impatients. C’est, je dirais, revivre, en quelque sorte, la souffrance que nous avons vécue pendant le confinement. Nous n’avions pas de possibilité d’être à l'eucharistie, moi en tant que prêtre je célébrais mais sans personne à qui donner le Seigneur. Nous étions en manque profond et important… Le temps de l’Avent c’est recréer le désir de Dieu en nous, nous sortir de cette habitude de la présence du Seigneur.

 

Un temps à vivre en intériorité avant cette grande explosion de joie qu’est la Nativité…

Voilà, laisser en nous monter le désir de Dieu. Comme des enfants impatients d’ouvrir les cadeaux. Nous devons créer en nous cette impatience et nous rappeler que dans chaque moment de notre vie spirituelle Dieu se donne.

 

Le premier dimanche de l’Avent est passé, pouvez-vous nous donner les grands temps forts de l’Avent ?

En règle générale, le temps de l’Avent nous amène à regarder des figures. Celle de Saint-Jean Baptiste, de Saint-Joseph, des prophètes qui ne cessent d’appeler à ce que le Seigneur vienne. C’est la caractéristique, cette année, de ce temps. « Tenez-vous prêts », nous disait le premier dimanche de l’Avent.

 

L’Avent marque également le renouveau de l'année liturgique. C’est donc aussi un temps de recommencement…

Oui, normalement les chrétiens ne devraient pas se souhaiter bonne année le 1^er janvier mais le 1^er dimanche de l’Avent. A chaque fois nous vivons un recommencement. C’est d’ailleurs un avantage de pouvoir revivre sur trois années le temps liturgique. Là nous allons retrouver l’évangéliste Saint-Matthieu pour nous accompagner. C’est aussi ça qui est agréable avec le temps de l’Avent.

 

L’Avent s’ouvre dans un contexte complexe, empreint de peurs, d’incertitudes… Pour conclure avez-vous un conseil pour vivre ce temps ?

Un simple conseil. Si nous nous situons dans ce vrai désir de Dieu, quand nous regardons nos journées, il vient toujours à notre rencontre. Cela peut-être par de simples choses ( un sourire, une personne croisée, un appel…). Nous devrions regarder nos journées en nous disant : “mais en fait Dieu vient tout le temps à ma rencontre.” Avoir ce petit réflexe, comme une prière quotidienne. Avant nous faisions notre examen de conscience le soir en nous couchant… un autre examen est celui de la joie. C’est une bonne manière de préparer son coeur à cette rencontre de Noël.