Le saint du jour du 10 décembre : sainte Eulalie de Mérida

Le 10 décembre met à l’honneur deux prénoms chargés d’histoire : Romaric, d’origine germanique et signifiant « chef puissant », et Eulalie, du grec « e lalo », « qui parle agréablement ». 

Saint Romaric : du chef puissant au fondateur de Remiremont

Saint Romaric, né au VIIe siècle, débute sa vie à la cour du royaume franc d’Austrasie. Après s’être marié et avoir eu trois enfants, il se retire temporairement à la suite d’affaires de succession. Lorsque le souverain souhaite le rappeler, Romaric refuse, préférant embrasser pleinement la vie monastique. Il rejoint l’abbaye de Luxeuil, célèbre pour sa ferveur, puis fonde avec son amie sainte Aimée deux monastères : un pour les femmes, dirigé par sa fille, sur les hauteurs ; et un pour les hommes, au bas de la colline. Ce dernier deviendra le cœur de la ville de Remiremont dans les Vosges. Connus pour leur charité, les monastères gèrent aussi une léproserie où Romaric soigne personnellement les malades. À sa mort, il transmet son engagement à l’un de ses petits-fils, qui sera aussi canonisé.

Sainte Eulalie : une jeune martyre et figure littéraire

Le 10 décembre est également dédié à sainte Eulalie, morte martyre en 304. La « cantilène de sainte Eulalie », écrite en 880, est le premier texte littéraire connu en langue d’oïl, ancêtre du français, à une époque où le latin prédominait. Ce poème de vingt-neuf vers chante le destin tragique d’une jeune fille de douze ans originaire de Mérida, Espagne. Eulalie, par son courage, devient rapidement l’une des saintes les plus populaires de la péninsule Ibérique, alliant exemplarité héroïque et place particulière dans la mémoire littéraire médiévale.