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Le Grand Carême de Pâques : un voyage spirituel vers l’essentiel

Le Grand Carême de Pâques : un voyage spirituel vers l’essentiel

Un article rédigé par Virginie Bardou - RCF Hérault, le 27 février 2025 - Modifié le 27 février 2025

Du 3 mars au 19 avril, l’Église orthodoxe vit le Grand Carême de Pâques, un temps de jeûne, de prière et de renouveau spirituel. Le Père Pierre Kazarian-Toumanoff nous éclaire sur cette tradition ancrée et ses bienfaits. 
 

Le jeûne et la prière, duo indissociable du Grand Carême orthodoxe © Elmer CañasLe jeûne et la prière, duo indissociable du Grand Carême orthodoxe © Elmer Cañas

Le lundi 3 mars marquera le début du Grand Carême de Pâques pour les chrétiens orthodoxes, une période de quarante jours de jeûne, de prière et de partage qui précède la fête de la Résurrection du Christ. Mais que signifie véritablement ce temps liturgique ? Pour en parler, nous avons rencontré le Père Pierre Kazarian-Toumanoff, recteur de l’Église orthodoxe Sainte-Philothée d’Athènes à Montpellier.

Un jeûne au-delà de l’alimentation : retrouver la simplicité

Pour beaucoup, jeûner évoque avant tout la restriction alimentaire. Dans notre société, où les régimes alimentaires se multiplient – véganisme, végétarisme, flexitarisme –, le Carême orthodoxe semble s’inscrire dans cette tendance. "Pourtant, le Grand Carême n’est pas qu’une question de nourriture, souligne le Père Pierre. C’est avant tout un exercice spirituel qui nous invite à nous recentrer sur Dieu et à nous détacher des dépendances matérielles."

Ce jeûne concerne bien sûr l’alimentation : les fidèles s’abstiennent de viande, de poissons, de produits laitiers, d’œufs, de graisses et de vin pendant toute la Sainte Quarantaine. Seuls les samedis et dimanches permettent un léger assouplissement. Mais plus largement, il s’agit de faire preuve de sobriété dans tous les aspects de la vie quotidienne : réduire les divertissements, éviter les excès, et cultiver une forme de modération intérieure.

Une pratique pédagogique et progressive

Le Grand Carême ne s’impose pas brutalement. "L’Église orthodoxe propose une préparation progressive, presque pédagogique, notamment pour les plus jeunes", explique le Père Pierre. Une semaine avant, on commence par arrêter la viande, puis, une fois le Carême entamé, on retire progressivement les autres produits d’origine animale. Les mercredis et vendredis, le jeûne est plus strict, en mémoire de la trahison de Judas et de la crucifixion du Christ.

Cette progressivité permet de vivre le jeûne comme une démarche consciente et choisie, plutôt qu’une contrainte subie. Elle rappelle que l’essentiel n’est pas la performance du jeûne mais l’intention qui l’accompagne.

Le sens profond du grand carême : se libérer pour mieux aimer

Le jeûne orthodoxe ne peut se vivre pleinement sans la prière. "Se priver de nourriture sans nourrir son esprit reviendrait à jeûner pour soi-même, non pour Dieu", avertit le Père Pierre. Au-delà des restrictions alimentaires ou des pratiques dévotionnelles, le Grand Carême invite à une conversion intérieure. "L’objectif n’est pas de plaire à Dieu par des sacrifices, mais de nous libérer de tout ce qui nous éloigne de Lui", rappelle le Père Pierre. En se libérant de la dépendance aux biens matériels, nous faisons de la place pour l’amour, la gratitude, la bienveillance.

Le Carême est aussi un temps de prière communautaire et une démarche qui se vit aussi au quotidien : dans les familles, au travail, avec les amis. Les offices se multiplient à l’église, notamment avec la liturgie des présanctifiés en semaine. "C’est un temps fort de solidarité spirituelle. Nous marchons ensemble vers Pâques, chacun à son rythme, mais unis dans la foi", précise le Père Pierre.

 

Emission le monde de l' orthodoxie © RCF Maguelone Hérault
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le monde de l'Orthodoxie
Emission le monde de l' orthodoxie © RCF Maguelone Hérault
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