« Le Fils de l’homme est livré. Si quelqu’un veut être...» (Mc 9, 30-37

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
    Jésus traversait la Galilée avec ses disciples,
et il ne voulait pas qu’on le sache,
    car il enseignait ses disciples en leur disant :
« Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ;
ils le tueront
et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
    Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles
et ils avaient peur de l’interroger.

    Ils arrivèrent à Capharnaüm,
et, une fois à la maison, Jésus leur demanda :
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
    Ils se taisaient,
car, en chemin, ils avaient discuté entre eux
pour savoir qui était le plus grand.
    S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit :
« Si quelqu’un veut être le premier,
qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
    Prenant alors un enfant,
il le plaça au milieu d’eux,
l’embrassa, et leur dit :
    « Quiconque accueille en mon nom
un enfant comme celui-ci,
c’est moi qu’il accueille.
Et celui qui m’accueille,
ce n’est pas moi qu’il accueille,
mais Celui qui m’a envoyé. »

Source : AELF

Méditation    Père Jean-Marie Petitclerc

            « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Jésus s’intéresse aux conversations de ses amis. Mais les voici habités par la honte, car ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. La bataille d’ « égo », chez ceux qui exercent des responsabilités dans l’Église, ne date pas d’aujourd’hui !

            Plutôt que répondre par un long discours, Jésus préfère poser un geste fort. Il place un enfant au milieu d’eux, l’embrasse et leur dit : « Celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, c’est moi qu’il accueille. »

            Voici donc qu’il est demandé au disciple d’accueillir Christ en accueillant l’enfant. Si l’Église a accordé dès l’origine une telle importance à l’activité éducative, ce n’est pas pour permettre aux chrétiens d’effectuer leur B.A. dans le champ éducatif, mais c’est parce que la rencontre de l’enfant peut être un signe de la rencontre du Christ. Voilà pourquoi Xavier Thévenot, grand théologien moraliste salésien dont nous venons de fêter le 20^ème anniversaire de son décès, osait parler de la dimension sacramentelle de la relation éducative.

            Tous les fondateurs et fondatrices de congrégations éducatives ont puisé la source de leur pédagogie dans leur interprétation de ce verset. Puisqu’en accueillant l’enfant, on accueille Christ, il s’agit alors de développer une relation à l’enfant dans le même registre que celle nouée avec le Christ, autrement dit une relation fondée sur le croire/espérer/aimer. C’est ainsi que Don Bosco développa une pédagogie de la confiance, de l’espérance et de l’alliance.

            Puissions-nous porter ce regard évangélique sur les enfants que nous allons rencontrer aujourd’hui !