Le dialogue interreligieux : « Le but c’est de créer du lien entre les humains »
Après la disparition du pape François ce lundi 21 avril, la communauté internationale salue la mémoire d’un homme dont le pontificat restera gravé dans l’histoire, notamment pour son engagement en faveur du dialogue interreligieux. Jérôme Montois, diacre, continue ce travail dans le diocèse de Lille.
« Le pape insistait beaucoup sur la rencontre, dans l’écoute, l’accueil et le partage » ©Diocèse de Lille« Le pape insistait beaucoup sur la rencontre, dans l’écoute, l’accueil et le partage », témoigne Jérôme Montois, délégué épiscopal au dialogue interreligieux du diocèse de Lille. « Le but, c’est de créer du lien entre les humains ». Son travail au sein du diocèse vise à favoriser la rencontre entre catholiques et musulmans, mais aussi à encourager toutes les initiatives permettant un rapprochement entre religions.
Pour lui, ce dialogue va bien au-delà d’une discussion théologique. « C’est avant tout créer de la confiance, et des liens. Cela prend du temps, c’est un vrai chemin de fraternité, d’humanité. » Le diacre rappelle que le dialogue, pour être authentique, demande une implication sincère des deux partis : « Le premier obstacle, c’est souvent nous-mêmes, notre peur ou notre méconnaissance. Ces obstacles mettent un voile sur ce qu’est réellement l’autre. Mais dès que l’on dépasse ces peurs, l’autre devient une personne, et plus seulement un objet. Ça change tout. »
Un défi toujours d’actualité
Bien que Lille soit historiquement ancrée dans la tradition catholique, la ville offre aujourd'hui une riche diversité de lieux de culte (protestant, orthodoxe, judaïque et musulman). Dialoguer est un défi permanent et nécessaire pour Jérôme Montois. « Le but, c’est vraiment de pouvoir se rencontrer en vérité. Le dialogue, ce n’est pas simplement confronter des idées, c’est surtout faire un chemin ensemble, un chemin d’humanité ». Cette démarche de rapprochement, initiée par François dès le début de son pontificat en 2013, prend son sens aujourd’hui dans une ville multiculturelle.
L’engagement en faveur du dialogue interreligieux n’est pas nouveau pour l’Église, mais François lui a donné une autre dimension. Dès 2013, il a multiplié les signes forts en rencontrant juifs, musulmans, bouddhistes ou hindous. En 2019, il franchit une nouvelle étape majeure en signant à Abou Dhabi le Document sur la fraternité humaine avec les autorités musulmanes d’Al-Azhar : un texte inédit, rédigé d’une main catholique et d’une main musulmane.


Retrouvez l'actualité dans les Hauts-de-France dans le journal régional d'Aurélien Vurli.
► Du lundi au vendredi à 7h01, 8h01 et 9h01



