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L'Avent, c'est "se remettre sur une route d'espérance" pour Mgr d'Ornellas, archevêque de Rennes

L'Avent, c'est "se remettre sur une route d'espérance" pour Mgr d'Ornellas, archevêque de Rennes

Un article rédigé par Julie Rolland - RCF Côtes d'Armor, le 1 décembre 2025 - Modifié le 1 décembre 2025
Grand témoin régional Monseigneur Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes sur l'Avent

Les chrétiens sont entrés, dimanche 30 novembre, dans l'Avent. Une période d'attente, de préparation à la venue du Christ, un temps d'espérance aussi dont nous parle Monseigneur Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes.

© RCF Alpha© RCF Alpha
  • Qu'est-ce que l'Avent représente pour les chrétiens?

Monseigneur Pierre d'Ornellas : "Le mot Avent signifie qu'il va advenir quelque chose d'extraordinaire, que tout le monde attend, qui est bouleversant, qui est inattendu. Ce que cela change, c'est que nous nous remettons tous devant cette attente qui est une espérance : l'attente du Seigneur qui vient. Il ne vient pas simplement dans une crèche à Bethléem, une fois pour toutes, il y a 2 000 ans. Il ne cesse pas de venir et célébrer cette venue du Seigneur dans nos vies concrètes ; là où il y a du désespoir, là où il y a des réconciliations qui n'adviennent pas, là où il y a une paix qui n'advient pas, là où il y a une blessure dont la guérison n'advient pas. Et bien là, on se remet dans l'espérance que la guérison de la blessure, advienne que la réconciliation, advienne que la présence de Dieu dans ma vie advienne. Voilà le grand sens de l'Avent : se remettre sur une route d'espérance".

Nos coeurs sont aussi une crèche

  • Vous avez parlé d'un moment inattendu qui est attendu. Pourtant, il revient chaque année. En quoi c'est un cheminement à refaire chaque année et qui a du sens pour ceux qui croient ?

Monseigneur Pierre d'Ornellas : "Cela a aussi du sens pour ceux qui ne croient pas quand ils voient, ceux qui croient, qui ont de l'espérance. Ceux qui ne croient pas voient des témoins de l'espérance. Ils se disent que l'espérance est possible, que l'espérance est une réalité qui existe. Il y a une promesse qui peut se réaliser et qu'il y a quelqu'un qui va venir. Et nous en avons besoin, puisque nous vivons dans le temps et que chaque année nous changeons, nous vieillissons d'une année. Il est bon que chaque année, nous recommencions à nous remettre sur le registre de l'espérance en nous souvenant que cette espérance, pour les chrétiens, elle est basée sur le fait que le Seigneur Jésus est venu et qu'il vient. Il n'est pas venu une fois pour toutes et c'est terminé. Il est venu une fois pour toutes à Bethléem, en Judée. Il est né de Marie une fois pour toutes. Mais quand sa venue consiste aussi à naître en nous, à naître dans nos cœurs, nos cœurs sont aussi une crèche, pour qu'il puisse naître et qu'il puisse naître précisément là où la lumière est nécessaire, là où il y a des ombres en nous, là où il y a des ténèbres en nous, là où il y a des relations qui sont abîmées, qui sont blessées, qui sont brisées. C'est là où il faut qu'il naisse, où nous espérons qu'il va naître en nous pour nous donner sa paix, nous donner sa lumière. Et c'est ça le sens de l'espérance que nous revivons chaque année. 

La grande certitude, c'est que le Seigneur vient. C'est en tout cas mon expérience. Plus j'avance, plus je constate que le Seigneur vient, mais toujours de façon inattendue. Il a quelque chose de meilleur encore à nous donner. Il a une lumière plus puissante que tout ce que nous pouvions rêver. C'est toujours une venue inattendue, mais il faut que nous nous mettions dans l'attitude de la réception de cette lumière par l'espérance, par la confiance, parce qu'il a promis qu'il serait là avec nous".

Une attente de la rencontre de Dieu

  • L'Avent, c'est une position d'attente pour les chrétiens. Quelles sont ses vertus, ses difficultés aussi et pourquoi c'est important de vivre cette attente?

Monseigneur Pierre d'Ornellas : "Parce que cette attente nous permet de dépasser, dans le fond, tout ce qui nous envahit et dont nous ne nous rendons pas compte. Ce qui nous envahit est un peu superficiel, ou plutôt, est aussi un masque qui cache la profondeur de notre cœur. Nous avons des soucis, nous sommes embarrassés par cela. Nous sommes distraits par tous les réseaux de communication et toutes les notifications qui arrivent sur notre portable. Nous sommes happés, séduits par les réseaux sociaux. Nous voulons toujours être au dernier cri des dernières nouvelles qui arrivent et qui arrivent constamment. Nous sommes comme abreuvés de distractions. Mais qu'est ce qui se passe au fond de mon cœur? Qu'y a t-il donc au fond de mon cœur? Et c'est ainsi que nous pouvons nous poser pour essayer d'entendre le désir qu'il y a au fond de mon cœur, la grande espérance qu'il y a au fond de mon cœur, une espérance pour chacun de mes enfants, une espérance pour chacun de mes petits-enfants, une espérance pour une personne de ma famille qui est en fin de vie, qui est malade. Une espérance dans mon milieu de travail où ça ne va pas très bien.

Voilà qu'il y a quelque chose de plus profond où j'attends une lumière qui éclaire la route et qui me fait comprendre que dans ce moment où ça va mal chez telle personne ou chez moi, il y a une présence de Dieu. Dieu est là, Dieu n'est pas absent. Et si Dieu est là, c'est qu'il est venu me rencontrer. Et c'est l'attente de cette venue de Dieu. C'est une attente de la rencontre de Dieu avec moi, dans mes soucis, dans mes joies, dans les problèmes qui m'assaillent, dans mes distractions. C'est comme si la vie changeait. Il y avait quelque chose d'autre qui était né en moi, la présence de quelqu'un qui s'appelle Dieu, qui s'appelle Jésus. 

Voilà le grand, le grand challenge, si je peux dire, de ce cheminement qui nous permet d'arriver à la fête de Noël, le cœur le plus disposé à recevoir cette présence inattendue de Dieu et de son amour".

© Julie Rolland
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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