"Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi"
Méditation de l'évangile (Lc 7, 11-17) par le père Sébastien Antoni
Chant final: "Jésus, mon sauveur" par la communauté de l'Emmanuel
En ce temps-là,
Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm.
Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule.
Il arriva près de la porte de la ville
au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ;
c’était un fils unique, et sa mère était veuve.
Une foule importante de la ville accompagnait cette femme.
Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle
et lui dit :
« Ne pleure pas. »
Il s’approcha et toucha le cercueil ;
les porteurs s’arrêtèrent,
et Jésus dit :
« Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. »
Alors le mort se redressa
et se mit à parler.
Et Jésus le rendit à sa mère.
La crainte s’empara de tous,
et ils rendaient gloire à Dieu en disant :
« Un grand prophète s’est levé parmi nous,
et Dieu a visité son peuple. »
Et cette parole sur Jésus se répandit
dans la Judée entière et dans toute la région.
Source : AELF
Alors qu'elle s'approchait de l'entrée de la ville, le regard de Jésus est saisi et son regard oriente le nôtre : un cortège se dirigeait vers un lieu de sépulture, portant un défunt, l'unique fils d'une mère esseulée. Un grand nombre d'habitants de la ville l'accompagnait dans son chagrin. À la vue de cette scène, une immense compassion étreignit le Seigneur, et il lui adressa ces paroles apaisantes : "Nul besoin de verser des larmes." L'itinéraire funéraire se serait sans doute déroulé en silence. Certains tourments ne s'expriment pas par des mélodies, ne se transmettent pas par des discours. Le silence s'érige en teinte de certains désespoirs. Même les prières s'effacent, car là où l'espoir s'éteint, la confiance ne laisse pas même son ombre. C'est ce tourment que Jésus affronte dans le passage évangélique du jour. La veuve, qui a perdu son fils unique, symbolise la désolation totale de cette douleur : amputée de sa descendance, amputée de son union. Toutefois, Jésus ne demeure pas impassible. Il n'oppose pas de doctrines. Il n'offre pas d'explications pour atténuer son désarroi. Il lui adresse ces mots : "Point besoin de larmes." Il cherche à mettre un terme à sa peine. Le Christ est celui qui inscrit une fin à la douleur destinée à être perpétuelle. J'aimerais que cet extrait évangélique s'adresse particulièrement à ceux ayant perdu un être cher, à ceux ayant éprouvé la perte d'un enfant : votre affliction est temporaire. Cette réalité ne demeurera pas constante. Ce qui vous a été enlevé vous sera restitué. Les paroles de Jésus : "Jeune homme, je te le dis, lève-toi," résonnèrent. Le décédé se redressa et se mit à s'exprimer. Ainsi, il fut rendu à sa mère. Cette histoire parle à toute personne éprouvant la souffrance. Elle transcende le simple récit d'une femme ou d'une douleur. Toute existence est marquée par les actions relatées ici. Jésus qui remarque, qui fixe une limite, qui redonne. Posséder la foi, c'est se rappeler que toute vie terrestre trouve son accomplissement dans la vie éternelle. Et la vie éternelle consiste à réparer ce qui nous manque, à guérir ce qui nous fait souffrir. C'est une restitution d'une ampleur totalement inconcevable et irréversible de ce que nous chérissons. Cela peut sembler simplement réconfortant, mais cela réside au cœur même de l'Espérance.
Chaque matin, l'Évangile du jour commenté par un prêtre ou un pasteur. Ce temps de prière invite à prendre le temps de la méditation et s'achève par la proclamation du Notre Père.
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