Jérusalem et l'espérance de la paix (Lc 19, 41-44)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (19, 41-44)

En ce temps-là,  lorsque Jésus fut près de Jérusalem,
voyant la ville, il pleura sur elle, en disant :
    « Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix !
Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux.
    Oui, viendront pour toi des jours où tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi, t’encercleront et te presseront de tous côtés ;
    ils t’anéantiront, toi et tes enfants qui sont chez toi,
et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre,
parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. »

Jérusalem, c’est tout un paradoxe. Son nom veut dire : cité de paix. Mais en réalité, Jérusalem n’a jamais vraiment connu la paix, elle a même été détruite et reconstruite à maintes reprises. Aujourd’hui encore, c’est une ville qui vit sous haute tension. Mais Jérusalem c’est tout un symbole. « En toi toutes nos sources, chante le psaume 86, ville où tout ensemble ne fait qu’un ». C’est la ville que les trois religions issues de la foi d’Abraham revendiquent comme ville sainte. 

Toutefois, Jérusalem est demeurée indifférente à l’arrivée de Jésus. Les disciples pensaient que leur maître serait accueilli comme le roi messie, celui qui allait libérer le peuple de sa servitude, mais juste après le passage de Jésus, passée l’effervescence des foules qui l’ont acclamé, la ville est retombée dans son ambiance habituelle, encore que, en cette période de la Pâque juive, le climat était plutôt à la tension. Les soldats romains veillaient très attentivement à ce qu’il n’y ait aucun soulèvement. Si Jésus avait été effectivement accueilli par toute la population, la paix dont il parle aurait-elle reposé sur la ville ? 

Mais nous le savons bien, la paix que Jésus apporte n’est en rien l’absence de remous, le calme plat. La paix est le fruit d’une conversion sincère et réelle. Et là, pour le coup, il aurait fallu un miracle pour que les chefs religieux reconnaissent en Jésus le Messie, mais non pas selon les représentations traditionnelles.

Seigneur Jésus, il a fallu que tu connaisses la Passion et la mort sur la croix, pour que les hommes comprennent que le Messie attendu était d’abord un messie souffrant.

Il a fallu aussi que tu ressuscites d’entre les morts pour que tes disciples comprennent le sens de tes paroles quand tu étais en chemin vers Jérusalem.

Il a fallu enfin que tu envoies ton Esprit Saint sur la foule des juifs présents au jour de la Pentecôte pour que l’espérance inscrite dans le nom de Jérusalem soit réalisée.

Viens encore répandre ce même esprit sur ta ville sainte pour qu’elle se tourne vers toi et reconnaisse qu’il n’y a pas d’autre Sauveur à attendre que toi.

Que ton amour unisse les hommes et les aide à dépasser leurs divisions. Que ta miséricorde vienne soigner les blessures et guérir les fractures de ton peuple. Fais de nous des artisans de paix et des faiseurs de ponts entre les hommes.