« “J’ai vu le Seigneur !”, et elle raconta ce qu’il lui...» (Jn 20, 11-18)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Marie Madeleine se tenait près du tombeau,
au-dehors, tout en pleurs.
Et en pleurant,
elle se pencha vers le tombeau.
Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc,
assis l’un à la tête et l’autre aux pieds,
à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus.
Ils lui demandent :
« Femme, pourquoi pleures-tu ? »
Elle leur répond :
« On a enlevé mon Seigneur,
et je ne sais pas où on l’a déposé. »
Ayant dit cela, elle se retourna ;
elle aperçoit Jésus qui se tenait là,
mais elle ne savait pas que c’était Jésus.
Jésus lui dit :
« Femme, pourquoi pleures-tu ?
Qui cherches-tu ? »
Le prenant pour le jardinier, elle lui répond :
« Si c’est toi qui l’as emporté,
dis-moi où tu l’as déposé,
et moi, j’irai le prendre. »
Jésus lui dit alors :
« Marie ! »
S’étant retournée, elle lui dit en hébreu :
« Rabbouni ! »,
c’est-à-dire : Maître.
Jésus reprend :
« Ne me retiens pas,
car je ne suis pas encore monté vers le Père.
Va trouver mes frères pour leur dire
que je monte vers mon Père et votre Père,
vers mon Dieu et votre Dieu. »
Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples :
« J’ai vu le Seigneur ! »,
et elle raconta ce qu’il lui avait dit.

Source : AELF

Méditation Mgr Emmanuel Gobilliard      

Aujourd’hui, grâce à cet Évangile, en cet octave de Pâques, nous sommes invités à vivre une autre expérience de résurrection. Parce que la résurrection, comme la vie éternelle, elle n’est pas seulement pour plus tard, mais elle doit se vivre dès maintenant. Certes, nous vivrons comme une renaissance personnelle, communautaire et cosmique, à la résurrection des corps, à la parousie, mais avant cela, nous pouvons déjà vivre de la résurrection du Christ. Parce que le Christ est ressuscité. Ce n’est pas seulement un événement passé, ce n’est pas un événement futur, c’est un événement présent, actuel. Comme l’a dit le pape François aux jeunes, dès le titre de son exhortation : Christ vivit. Il vit le Christ. C’est un événement actuel. Il vit, certes dans l’Eucharistie, dans la Parole, dans la communauté, mais il vit aussi en moi, et il vit en l’autre que je rencontre, que je croise, que je ne connais même pas. L’Évangile d’aujourd’hui, comme celui de demain, celui d’Emmaüs, nous le rappelle. Jésus nous l’avait déjà dit : « Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». Devant Marie Madeleine, il apparait comme le jardinier, devant les disciples d’Emmaüs comme le pèlerin, et à moi, comment va-t-il se présenter aujourd’hui ? Sous les traits de quel inconnu se manifestera-t-il pour que je sois appelé par lui, à aimer, à me donner, à vivre ? 

Elle a 98 ans et souffre de solitude dans un Ephad, c’est le Christ, il est ouvrier ou agriculteur. Elle est mère de famille ou toxicomane, c’est le Christ. Je sais que je vais te croiser aujourd’hui Seigneur. Envoie moi l’Esprit, ton Esprit Saint, pour que je sache te reconnaitre, te servir et t’aimer. Pour que je sache aussi t’annoncer et donner l’Espérance au monde qui a tant besoin de toi, qui a tant besoin d’être considéré, d’être aimé, d’être reconnu ! Jésus lui dit alors : « Marie » ! s’étant retournée, elle lui dit « Rabbouni ». 

Va trouver mes frères, lui dit Jésus. Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! »