Institut de Genech : 130 ans au service de l’innovation dans la formation agricole

Une ferme à porte cochère en brique rouge, une cour verdoyante, une mare entourée de saules centenaires, et des milliers de jeunes sortant des bâtiments récents adjacents: bienvenue à l’Institut de Genech, l’un des plus anciens lycées agricoles de France. Situé à 30 min de Lille, Genech est un village au cœur de la Pévèle, la région agricole du Sud de la métropole régionale. 

Passer de paysans à agriculteurs

Fondé en 1894 en vue de la rentrée de 1895, l’Institut de Genech a vu le jour sous l’impulsion d’un notable local, Félix Dehau. Ayant constaté que la formation agricole se limitait à la transmission de pratiques de père en fils, il souhaitait apporter un socle de connaissances théoriques. “Félix Dehau voulait faire passer les jeunes de paysans à agriculteurs, c’est-à-dire leur donner une vraie connaissance de la terre, de la chimie et de la qualité des sols. Son but était de leur permettre, grâce à ces connaissances, d’améliorer leurs rendements agricoles” explique Damien Ricq, responsable de la vie étudiante du campus. 

Présentation vidéo du reportage RCF à l'Institut de Genech

L’agriculture en pleine révolution

De six élèves lors de la première rentrée, l’Institut de Genech accueille aujourd’hui près de 3.000 apprenants, de la classe de 4ème au Bac+3. A côté de la formation générale pour le lycée, l’Institut reste associé à la formation agricole, et pour cause: pas moins de 60 formations sont proposées dans divers domaines autour de la culture du vivant : biotechnologie, le laboratoire en agroalimentaire, la distribution, la vente en animalerie, jardinerie et alimentation, la fleuristerie, l’aménagement de l’espace et la protection de l’environnement, les productions animales (équin, bovin, ovin), végétales et horticoles (floriculture, arboriculture, maraîchage) jusqu’aux services aux personnes en milieu rural. 

“La spécificité de notre établissement, c’est notre exploitation-école” explique David Boulinguez, directeur général adjoint du lycée d’Enseignement Agricole, avant de préciser : “nous avons une ferme équestre, une ferme laitière, des ateliers de transformation de jus de pomme et de fromage, un magasin,... Pour nos apprenants, cela constitue un terrain d’expérimentation grandeur réelle !” 

“L’exploitation-école est un vrai support pédagogique” confirme Anne Blondeau, enseignante et coordinatrice technique et économique de l’exploitation-école. “L’agriculture est en pleine révolution: les enjeux climatiques, alimentaires et environnementaux sont aujourd’hui les nouveaux défis auxquels on doit répondre, tout en maintenant un certain niveau de productivité et de performance, mais aussi en veillant au bien-être du personnel agricole” poursuit-elle. Enseignants, équipes techniques et étudiants mettent donc en commun leurs idées et testent ensemble différentes solutions: “l’Institut est une véritable plateforme d’échanges. C’est aussi l’exploitation de toutes les agricultures” affirme Anne Blondeau : “nous avons une grande diversité des variétés cultivées et modes de culture. Ainsi, nous testons, observons, analysons avec les apprenants, afin de découvrir en quoi cette diversité répond aux enjeux actuels dans l’agriculture.” Lorsque des expériences sont concluantes, elles sont pérennisées, comme par exemple une solution de pâturage pour les moutons dans les couverts d’interculture. Côté élevage, les initiatives en faveur du bien-être animal ne manquent pas : la traite automatisée des vaches,  “l’écurie active” qui permet de laisser les chevaux vivre en semi-liberté (voir vidéo),...

Vidéo : l'étable de l'Institut de Genech

Grandir et trouver un sens

Si l’enseignement agricole ne concerne que les élèves inscrits dans ces filières spécialisées, il est un domaine qui transcende toutes les formations de l’Institut: la pastorale. Établissement d’enseignement catholique, l’Institut de Genech veut apporter également une dimension spirituelle : messes, louanges, rencontres chantantes, propositions de solidarité comme un pèlerinage à Lourdes avec l’hospitalité de Lille, ou encore des retraites de 3 jours pour les Terminales afin de prendre le temps de réfléchir au sens de sa vie, les propositions ne manquent pas. “Nous accueillons tous les élèves, croyants ou non” explique Véronique Stiens, animatrice en pastorale, avant de poursuivre enthousiaste : “Les temps de pèlerinage ou de retraite sont de super expériences, les jeunes reviennent transformés, chacun y trouve quelque chose! Les jeunes reviennent encore plus forts, et nous [les accompagnants], on les voit se transformer, grandir, c’est vraiment une belle expérience!”