Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain (Lc 24, 13-35)
Méditation par Mgr Emmanuel Gobillard
Chant Final : "Reste avec nous ressuscité" de la Communauté de l'Emmanuel
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine),
deux disciples faisaient route
vers un village appelé Emmaüs,
à deux heures de marche de Jérusalem,
et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.
Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient,
Jésus lui-même s’approcha,
et il marchait avec eux.
Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
Jésus leur dit :
« De quoi discutez-vous en marchant ? »
Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes.
L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit :
« Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem
qui ignore les événements de ces jours-ci. »
Il leur dit :
« Quels événements ? »
Ils lui répondirent :
« Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth,
cet homme qui était un prophète
puissant par ses actes et ses paroles
devant Dieu et devant tout le peuple :
comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré,
ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.
Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël.
Mais avec tout cela,
voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.
À vrai dire, des femmes de notre groupe
nous ont remplis de stupeur.
Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau,
elles n’ont pas trouvé son corps ;
elles sont venues nous dire
qu’elles avaient même eu une vision :
des anges, qui disaient qu’il est vivant.
Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,
et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ;
mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
Il leur dit alors :
« Esprits sans intelligence !
Comme votre cœur est lent à croire
tout ce que les prophètes ont dit !
Ne fallait-il pas que le Christ
souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes,
il leur interpréta, dans toute l’Écriture,
ce qui le concernait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient,
Jésus fit semblant d’aller plus loin.
Mais ils s’efforcèrent de le retenir :
« Reste avec nous,
car le soir approche et déjà le jour baisse. »
Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux,
ayant pris le pain,
il prononça la bénédiction
et, l’ayant rompu, il le leur donna.
Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent,
mais il disparut à leurs regards.
Ils se dirent l’un à l’autre :
« Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous,
tandis qu’il nous parlait sur la route
et nous ouvrait les Écritures ? »
À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem.
Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons,
qui leur dirent :
« Le Seigneur est réellement ressuscité :
il est apparu à Simon-Pierre. »
À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.
Source : AELF
Méditation Mgr Emmanuel Gobilliard
Les disciples d’Emmaüs nous ressemblent, ils ressemblent à beaucoup de catholiques d’aujourd’hui, qui ont l’impression que rien n’est plus comme avant, que la foi a disparu, que ce en quoi ils croyaient est en train de mourir. Ils quittent parfois l’Église comme les disciples quittent Jérusalem, parce qu’ils sont déçus, parce que certains dans l’Église les ont déçus, pour différentes raisons. Mais ils acceptent quand même d’accueillir cet étranger qui les rejoints sur le chemin. Ce qui me bouleverse dans cet Évangile, c’est que Jésus écoute. Je ne sais pas combien de temps a duré le trajet mais Jésus a longuement écouté les disciples désabusés, tristes. Alors qu’il marche à leur côté les disciples évoquent la mort de Jésus. Comment n’est-il pas intervenu aussitôt en leur disant. Vous me croyez mort, mais regardez, je suis là ! Non, il écoute. Les disciples ont tort, mais Jésus écoute, sans les interrompre. Quelle leçon pour nous qui souvent voulons nous justifier ou couper la parole dès que nous ne sommes pas d’accord. « Je ne peux pas laisser dire une chose pareille ! » protestons nous ! Mais Jésus laisse dire, pour qu’ils puissent être entendu, compris, considérés, accueillis. A aucun moment Jésus ne se fait connaitre. Lui aussi se laisse accueillir, il se laisse aimer comme un étranger. Finalement ces disciples ont tort mais il leur reste la charité. Ils l’invitent. Et c’est dans le partage du pain qu’ils le reconnaissent, qu’ils retrouvent la joie et l’espérance, qu’ils changent de route pour retourner à Jérusalem. Si vous êtes tristes ou désabusés, si vous ne savez plus si vous avez vraiment la foi, si vous ne croyez plus en l’Église, n’abandonnez pas la charité. Je suis sûr que Jésus saura mettre ses pas dans les vôtres, il saura se révéler d’une manière ou d’une autre, et tout sera changé. Il fera toutes choses nouvelles.
Chaque matin, l'Évangile du jour commenté par un prêtre ou un pasteur. Ce temps de prière invite à prendre le temps de la méditation et s'achève par la proclamation du Notre Père.
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