"Hérode envoya décapiter Jean dans la prison. Les disciples ..." (Mt 14, 1-12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Hérode, qui était au pouvoir en Galilée,
apprit la renommée de Jésus
    et dit à ses serviteurs :
« Celui-là, c’est Jean le Baptiste,
il est ressuscité d’entre les morts,
et voilà pourquoi des miracles se réalisent par lui. »
    Car Hérode avait fait arrêter Jean,
l’avait fait enchaîner et mettre en prison.
C’était à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe.
    En effet, Jean lui avait dit :
« Tu n’as pas le droit de l’avoir pour femme. »
    Hérode cherchait à le faire mourir,
mais il eut peur de la foule
qui le tenait pour un prophète.

    Lorsque arriva l’anniversaire d’Hérode,
la fille d’Hérodiade dansa au milieu des convives,
et elle plut à Hérode.
    Alors il s’engagea par serment
à lui donner ce qu’elle demanderait.
    Poussée par sa mère, elle dit :
« Donne-moi ici, sur un plat,
la tête de Jean le Baptiste. »
    Le roi fut contrarié ;
mais à cause de son serment et des convives,
il commanda de la lui donner.
    Il envoya décapiter Jean dans la prison.
    La tête de celui-ci fut apportée sur un plat
et donnée à la jeune fille,
qui l’apporta à sa mère.
    Les disciples de Jean arrivèrent pour prendre son corps,
qu’ils ensevelirent ;
puis ils allèrent l’annoncer à Jésus.

Source : AELF

Méditation père Nicolas de Boccard

Nous connaissant bien le piège qu’Hérodiade a posé à Hérode, son beau-frère. En faisant séduire Hérode par la danse de sa fille, elle fait condamner Jean-le-Baptiste, dont le simple maintien en vie est un rappel de la vie dissolue et scandaleuse d’Hérodiade.

Nous connaissons tous, enfin les anciens, la chanson de Guy Béart : « le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté » … C’est toute l’histoire de Jean-le-Baptiste, le précurseur de l’histoire de Jésus. Jean, cet homme juste et exigeant va se trouver confronté à la méchanceté, l’hypocrisie et la médiocrité de ceux qui cherchent à asseoir leur pouvoir : Hérodiade et sa fille dans l’évangile – au mépris de la vérité

                La vérité dérange, elle remet en cause, elle dévoile la réalité des choses et des êtres. Jésus est venu donner sa vie pour elle : « Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix » (Jn 18, 37). Toute société est bâtie sur une part de vérité, mais aussi parfois sur des mensonges tenaces. Le chrétien, à la suite de Jésus, doit rendre témoignage à la vérité. Mais pas comme une réalité que l’on possède et que l’on impose aux autres, mais comme une source vers laquelle on se dirige, et qui nous échappe toujours. Une fontaine vers laquelle on tend, mais qui est toujours plus que ce que l’on en peut boire. Un jour nous verrons, un jour, nous saurons ; tomberont alors tous les masques de ceux qui ont voilé, détourné, perverti la vérité pour asseoir leur pouvoir…