Gayassa, une tradition orientale pour le lundi de Pâques
Chaque lundi de Pâques, l'Eglise chaldéenne célèbre la tradition du "Gayassa" (le "bon larron" en araméen). Vielle de plus de 1500 ans, il s'agit d'un récit chanté du bon larron voulant entrer dans le Paradis.
Le Christ et le Bon Larron. Crédits : Wikimedia CommonsChaque lundi de Pâques, l'Eglise chaldéenne célèbre le gayassa, qui signifie "le Bon Larron" en araméen. Cette tradition orientale remonte au Vème siècle, avec un poème composé par Narsaï, surnommé "la harpe du Saint-Esprit". "Il raconte l'histoire de cet homme, crucifié à la droite du Christ, qui était un criminel, et qui demande pardon au Christ", explique dans une vidéo le Père Narsay Soleil, prêtre chaldéen.
En Occident, le Bon Larron, c'est Saint-Dismas. "Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume" dit-il à Jésus [St Luc (23; 42)], et le Christ de lui répondre "Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ".
Une confrontation entre le Bon Larron et le chérubin
Dans le récit, il est raconté que le Bon Larron, l'un des crucifiés sur le Golgotha, s'avance jusqu'au jardin d'Eden pour entrer dans le Paradis. Jésus l'y envoie pour ouvrir les portes. Mais traité de brigand, accusé de vouloir voler, il est stoppé par le gardien : "Depuis qu’Adam est sorti du Jardin personne n’est revenu ici ; Le genre humain est banni d’Eden et que toi tu puisses y entrer sera chose difficile." lui dit-il. Confiant dans les paroles adressées par Jésus avant de mourir, le Bon Larron brandit la croix du Christ. Se prosternant, le chérubin libère le passage. Le Bon Larron entre alors au Paradis, comme Jésus l'avait promis.
Un spectacle incarné par des diacres
Sur la forme, la tradition du gayassa est jouée dans un spectacle chanté. Les diacres incarnent les différents personnages. La scène de l'entrée au Paradis est toujours accompagnée par des applaudissements joyeux des fidèles.
Ce récit rappelle le sens du pardon et affirme que l'homme pécheur peut être sauvé par le bois de la croix de Jésus-Christ, à condition qu'il reconnaisse ses péchés.



