Roch Hachana et Yom Kippour, pardon et réparation dans la tradition juive
Du 22 au 24 septembre, les juifs célèbrent la fête de Roch Hachana, le nouvel an juif. On l’appelle aussi le jour du repentir, du jugement et du souvenir. Avec Roch Hachana, commence la période des dix "jours terribles" de techouva. Une période d'introspection durant laquelle on demande pardon à Dieu et aux autres, avant la grande fête de Yom Kippour.
Avec la fête de Roch Hachana commence la période des dix "jours terribles" de techouva. Un mot hébreu qui signifie repentance, retour et réponse ©Hans LucasCe qu'il faut retenir :
- Découvrir la fête juive de Roch Hachana : le jour du jugement, du souvenir et du repentir
- Le mois Tichri, est un mois du calendrier hébraïque ponctué de fêtes
- "Techouva" est une notion essentielle dans le judaïsme
"Shana tova", "bonne année", se disent les juifs qui célèbrent la fête de Roch Hachana. Le nouvel an juif est décrit comme le jour du souvenir. Un jour où les juifs font le bilan de l’année écoulée. Roch Hachana et Yom Kippour font partie des fêtes religieuses pour lesquelles même les personnes peu pratiquantes se réunissent.
Roch Hachana est le jour anniversaire de la création de l’Homme
Eloul et Tichri : deux mois d’introspection, de repentir et de pénitence
Juste avant Roch Hachana s’achève le mois de Eloul, et avec la fête débute celui de Tichri. Ce sont deux mois du calendrier juif qui "vont ensemble", explique Ariel Danan. "Eloul est un mois de préparation pour arriver à l’apogée de Roch Hachana. C’est un mois d’introspection, de repentir, de pénitence, pour arriver évidemment aux jours solennels de Roch Hachana puis de Kippour."
On dit que Roch Hachana est le nouvel an juif. Or, dans la tradition juive il existe plusieurs jours de l’an. Entre la fin janvier et le début de février a lieu par exemple Tou Bichvat, le nouvel an des arbres. Roch Hachana est "le jour anniversaire de la création de l’Homme, précise Ariel Danan. Selon les rabbins du Talmud, c’est ce jour-là que l’Homme a été créé. C’est l’anniversaire de la création du monde."
Cette année, le mois de Tichri se superpose à celui d’octobre. Il est marqué par un grand nombre de fêtes, dites "fêtes de Tichri" : Roch Hachana, puis Yom Kippour (du 11 au 12), suivent Souccot, la fête des cabanes (du 16 au 23) et enfin Sim'hat Torah, la fête de la joie de la Torah (du 23 au 25). Mais au cours de ce mois, les juifs célèbrent "un ensemble d’événements calés pour coller à ce calendrier solennel". Ainsi, on considère également que c’est pendant le mois de Tichri que Moïse obtient le pardon de Dieu pour la faute du veau d’or.
Les dix "jours terribles" de techouva
À Roch Hachana, un son retentit dans la synagogue. Celui du chofar, un souffle qui passe par une corne de bélier. Entendre ce son peu mélodieux est le rite principal de la fête. "Il y a trois types de sonneries, selon la tradition, ce sont trois types de cris et de pleurs pour exprimer à la fois notre tristesse et notre introspection", nous dit Ariel Danan.
"Ce n’est pas tant nous qui nous souvenons, mais nous qui demandons à Dieu de se souvenir du sacrifice d’Isaac, précise Ariel Danan. La corne de bélier est là pour rappeler justement le bélier qui a été sacrifié à la place d’Isaac. Et donc nous demandons à Dieu de nous pardonner, de nous juger avec miséricorde… mais surtout en se souvenant des mérites de nos pères Abraham et Isaac, qui sont allés jusqu’au bout de leur acceptation du joug divin, se souvenir par ce son des mérites de nos ancêtres."
Le son du chofar lance les dix jours de techouva. En hébreu le mot signifie à la fois : repentance, retour et réponse. Faire techouva, c’est un processus qui dure tout au long des mois de Eloul et de Tichri. Mais à partir de Roch Hachana, le jour du jugement, on est comme "en sursis". "Comme si nous étions en appel, explique Ariel Danan, c’est sur ces dix jours terribles que ça va se jouer."
À partir de Roch Hachana, "nous devons demander à Dieu pardon pour nos fautes, nous devons demander pardon aux autres êtres humains envers lesquels nous nous sommes mal comportés". Si Roch Hachana et Yom Kippour sont des "fêtes austères", "ce sont bien des fêtes", précise Ariel Danan. On se promet malgré tout une nouvelle année meilleure.


Comment comprendre les rites, les fêtes qui rythment le calendrier hébraïque ? Comment lire la Bible à la lumière de la tradition juive ? Qu’apporte la lecture du Talmud ou les textes de Maïmonide à un croyant juif... ? Chaque semaine, dans un dialogue avec un fin connaisseur du monde juif, Odile Riffaud nous fait entrer dans la richesse de cette tradition religieuse qui est à la racine du christianisme et de l’islam.




