Faire du temps qui passe notre allié
Notre façon d'envisager le temps dit beaucoup de notre rapport au monde, aux autres, à soi et à Dieu. Le numéro 260 de la revue Christus consacre un dossier au thème "Habiter le temps". Un dossier auquel la philosophe Françoise Le Corre a contribué.
"Quand le temps est trop plein de soucis pratiques, matériels, ou de loisirs, il n'y a pas de place pour l'attention à Dieu : il faut un minimum de vide"
Habiter le temps
Que signifie cette expression "Habiter le temps" ? Pour la philosophe, il s'agit de "se laisser habiter par le temps", c'est-à-dire prendre conscience que certaines choses - grandir, comprendre, se connaître, rencontrer l'autre - prennent du temps. En fait, "toute notre existence est conditionnée par la question du temps. L'angoisse de la finitude, de la mort, qui est là même chez les gens très jeunes." Or, il s'avère que dans notre société cette question du temps qui paraît si évidente, ne l'est plus. Il y a visiblement une nécessité chez nos contemporains à repenser le temps.
Ce que nous avons fait du temps
"Dès que vous avez un projet, dès que vous voulez réaliser quelque chose, dès que vous faites travailler votre mémoire, le temps est concerné." Le temps, personne n'y échappe. Pourtant, il y a aujourd'hui deux catégories de populations : ceux qui sont dans la précipitation, pour qui "le temps c'est de l'argent", pour qui il faut tout vivre dans l'instant présent. "On se trouve réduits à un présent dans lequel il faut tout vivre."
Il y a aussi ceux qui au contraire éprouvent une difficulté à se mettre en mouvement, qui se sentent exclus de cette dynamique. Cela peut être l'adolescent qui s'ennuie, la personne qui cherche un travail, un retraité, une personne malade... Deux syndromes d'un même mal : celui de considérer le temps "comme un récipient". Et qui serait soit vide, soit plein.
Qu'est-ce que le temps ?
"Le temps c'est la vie des hommes." C'est ce qui coule dans nos veines, c'est le rythme des battements du cœur, nous dit Françoise Le Corre. La question est aussi éminemment spirituelle. "Quand le temps est trop plein de soucis pratiques, matériels, ou de loisirs, il n'y a pas de place pour l'attention à Dieu : il faut un minimum de vide - ce que Maurice Zundel appelle le vide sacré, d'une certaine façon, une forme de pauvreté intérieure."
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