[Évangile du dimanche] La prière de Jésus pour l'unité

Évangile du dimanche 1er juin (Jn 17 , 20-26)

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. 

Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.

Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.

Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »

Source : AELF

Depuis plusieurs semaines, on lit chaque dimanche cette grande prière de Jésus que l’on trouve dans l’évangile de Jean, juste avant sa Passion. Les évangélistes nous parlent souvent de ces moments où Jésus se retire pour prier. Ici, on entre directement dans l’intimité de sa prière. "C’est le seul endroit dans les évangiles, décrit Nicole Fabre, bibliste, pasteure de l'Église protestante unie de France, à part quand il va léguer, transmettre la prière du Notre Père, c’est le seul endroit où on entend des paroles de sa propre prière."

Dans l'intimité de Jésus avec son Père

L’évangile de ce dimanche se situe à un moment "de crise" dans la vie de Jésus, rappelle Nicole Fabre. Suivra en effet son arrestation : au moment de lire cet extrait de l’évangile le lecteur a en tête l’idée que ses disciples vont abandonner Jésus. On est "juste avant ce moment où il va se retrouver absolument seul. Autour de lui, on aura l’impression que Dieu lui-même l’a abandonné". Et dans ce moment de crise, " Jésus va manifester le plus profondément son lien à Dieu, son lien aux Hommes".

"Père", c’est la première chose que l’on entend dans cette prière de Jésus. Nicole Fabre y voit "une proximité très profonde, une confiance incroyable !" C’est cette intimité-là que Jésus ouvre à l’humanité. Au matin de la Résurrection, Jésus dit à Marie de Magdala : "Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu." (Jn 20, 17) Pour Nicole Fabre, "profondément, dans ce qui va être vécu au moment de la mort et de la Résurrection, Jésus nous ouvre le chemin de cette intimité-là avec Dieu".

Une prière pour le monde

La prière de Jésus est universelle. Son "regard va loin, y compris dans le temps, souligne Nicole Fabre. C’est d’ailleurs assez bouleversant parce que quelque part, il nous voit, il nous porte dans cette prière. Je crois que profondément il porte le monde tout entier." D’ailleurs c’est bien du monde dont il est question dans la relation entre Jésus et son Père. L’évangéliste Jean écrit d’ailleurs que "Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique." (Jn 3, 16)

Le seul moyen de parler de Dieu aujourd’hui aux Hommes, c’est de voir qu’on est tous liés à une même racine et qu’en même temps nous fleurissons tous avec nos diversités

Le regard de Jésus sur l’unité

Jésus place l’unité au cœur de sa prière, "mais pas n’importe quelle unité", souligne Nicole Fabre. "Comme le Père et moi sommes unis", dit Jésus. "Je trouve ça remarquable parce qu’on est obligés de regarder comment fonctionne ce couple, Père - Fils, Dieu et Jésus."

"Moi, je suis abasourdie, confie la bibliste, de voir à la fois un ancrage, très profond, un enracinement. On sent bien qu’il apprend tout du Père et en même temps il y a une immense liberté." La pasteure insiste sur "cette manière de parler de l’unité, qui à la fois est un enracinement et en même temps un épanouissement, quelque chose de très libre. Le seul moyen de parler de Dieu aujourd’hui aux Hommes, c’est de voir qu’on est tous liés à une même racine et qu’en même temps nous fleurissons tous avec nos diversités."