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[Évangile du dimanche] La parabole du bon Samaritain

[Évangile du dimanche] La parabole du bon Samaritain

Un article rédigé par Béatrice Soltner, avec OR - RCF, le 7 juillet 2025 - Modifié le 13 juillet 2025
Enfin une Bonne Nouvelle[Évangile du dimanche] Sauvé par un hérétique ! (Lc 10,25-37)

Dans l'évangile de ce dimanche, c'est avec un docteur de la Loi que Jésus discute. Ils parlent de la vie éternelle et de l'amour du prochain. Mais qui est mon prochain : est-ce celui qui appartient à mon peuple ? Pour Jésus, c'est celui qui est digne d'être aimé. Ce qu'il explique en racontant la parabole du bon Samaritain.

Avec la figure du Samaritain, "Jésus va donner un aspect universel aux commandements". ©UnsplashAvec la figure du Samaritain, "Jésus va donner un aspect universel aux commandements". ©Unsplash

Évangile du dimanche 13 juillet (Lc 10, 25-37)

Et voici qu’un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? » 

L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. » Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » 

Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. 

Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.

Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.” Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? » 

Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »

Source : AELF

 

L’évangile de ce dimanche se trouve dans la troisième partie de l’évangile de Luc, lors de la montée vers Jérusalem de Jésus. Il y a eu l’envoi en mission des disciples puis l’exultation, cette louange de Jésus pour son Père. "Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits" (Lc 10, 21), dit Jésus. Et juste après c’est précisément à un docteur de la Loi qu’il s’adresse et qu’il raconte la parabole du bon Samaritain.

Le désir de l’homme de Loi

Jésus a donc pour interlocuteur un docteur de la Loi, un savant, qui, d’après Luc, veut mettre Jésus à l’épreuve.  Il lui demande ce qu’il faut faire pour "avoir en héritage la vie éternelle". Or, d’emblée la question est "biaisée", observe Pierre Davienne. Par définition en effet, pour hériter il n’y a rien à faire, il suffit d’être fils ou fille de. 

Notons par ailleurs l’aspect "un peu curieux" de la question. Comme le note Pierre Davienne, "le terme vie éternelle, on ne le retrouve pratiquement pas dans la Première alliance". Cette idée a surtout été développée par les pharisiens avec l’expérience de l’exil et de la destruction du Temple.

Quoi qu’il en soit, on peut constater la "progression" de l’homme de Loi. "On sent que cet homme au contact de Jésus, et dans la manière dont Jésus lui répond et le questionne, en réalité il fait du chemin, il avance", selon Pierre Davienne. Cet homme a le désir pas tant de "se justifier" mais, peut-on comprendre, de "devenir juste". "Être juste au sens ajusté à Dieu et à sa Torah, explique le diacre. Être juste, dans le judaïsme, c’est être ajusté à la Parole de Dieu. On sent là qu’il veut aller plus loin, il a un désir."

 

L'interprétation juive des textes

Après avoir voulu mettre Jésus à l’épreuve, l’homme de Loi fait une réponse qui plaît à celui-ci : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même." Ce faisant, il cite à la fois le Livre du Deutéronome – "Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force." (Dt 6, 4-5). Il cite aussi le Lévitique, "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Lv 19, 18).

Dans la plus pure tradition juive, l’homme de Loi fait ce qu’on appelle "un collier", précise Pierre Davienne. "Il prend des perles de la parole de Dieu pour les mettre ensemble, pour les assembler, pour les faire briller, pour que mutuellement les perles de la Parole puissent se donner du sens." Le mot "collier" qui, dans le Cantique des cantiques (chapitre 7, verset 2), exalte la Torah orale, c’est-à-dire l’interprétation de la Parole de Dieu – que les Juifs désignent comme la Torah écrite.

 

Le prochain : celui qui est aimable ?

En demandant à Jésus qui est son prochain, le docteur de la Loi suppose que certaines personnes peuvent être le prochain et d’autres non. En d’autres termes, comme il évoquait l’amour en citant le Deutéronome et le Lévitique, on en vient à se demander avec lui s’il y a des êtres aimables et d’autres qui ne le sont pas.

"Le mot hébreu renvoie à l’idée du compatriote, c’est-à-dire celui qui fait partie du peuple de l’Alliance, précise Pierre Davienne. Avec l’introduction du Samaritain, Jésus va faire exploser cette vision... Il va venir donner un aspect universel aux commandements."

 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Enfin une Bonne Nouvelle
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