« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre...» (Mt 11, 2-11)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison,
des œuvres réalisées par le Christ.
Il lui envoya ses disciples et, par eux,  lui demanda :
    « Es-tu celui qui doit venir,
ou devons-nous en attendre un autre ? »
    Jésus leur répondit :
« Allez annoncer à Jean
ce que vous entendez et voyez :
    Les aveugles retrouvent la vue,
et les boiteux marchent,
les lépreux sont purifiés,
et les sourds entendent,
les morts ressuscitent,
et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.
    Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! »

    Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient,
Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean :
« Qu’êtes-vous allés regarder au désert ?
un roseau agité par le vent ?
    Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ?
un homme habillé de façon raffinée ?
Mais ceux qui portent de tels vêtements
vivent dans les palais des rois.
    Alors, qu’êtes-vous allés voir ?
un prophète ?
Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète.
    C’est de lui qu’il est écrit :
Voici que j’envoie mon messager en avant de toi,
pour préparer le chemin devant toi.
    Amen, je vous le dis :
Parmi ceux qui sont nés d’une femme,
personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ;
et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux
est plus grand que lui. »

Source : AELF

Méditation  Monique Baujard

 Ce troisième dimanche de l’Avent est le dimanche de la joie. On le désigne par son nom latin « Gaudete », réjouissez-vous. De quoi pouvons-nous nous réjouir ? Ni le climat politique en France, ni la situation internationale avec sa cohorte de trahisons, de guerres, de violences et de souffrances, n’inspirent beaucoup de joie. L’Evangile n’ignore pas le tragique de l’existence humaine, mais il nous invite à ouvrir nos yeux pour voir l’action de Dieu dans ce monde. Quand Jean le Baptiste, de sa prison, envoie des disciples pour s’enquérir de l’identité de Jésus, celui-ci ne répond pas directement mais leur dit de rapporter à Jean les actions qu’il a accomplies : des aveugles qui voient, des boiteux qui marchent, des sourds qui entendent, etc. Ces guérisons miraculeuses, tout à fait hors du commun, sont le signe qu’en Jésus, Dieu lui-même est venu pour sauver les hommes (cf. Isaie, 35,4, première lecture). Jésus ouvre la voie à l’inattendu. Une force impossible et même inconcevable à hauteur humaine fait intrusion dans la vie et remet des personnes debout. Tout au long de l’Avent, les textes bibliques nous rappellent comment Dieu vient transformer des existences humaines, mais aussi combien il peut être difficile pour les humains d’accueillir cette action divine. Car elle dépasse notre entendement et vient bousculer nos certitudes. De sorte que ce sont souvent les plus pauvres, ceux qui ne bénéficient d‘aucune certitude humaine et qui n’ont rien à perdre, qui sont les plus réceptifs au message du Christ. L’Avent nous invite à nous réjouir parce que cette force divine est toujours à l’œuvre dans le monde comme Jésus nous l’a promis (Mt 28,20). L’Avent nous invite aussi à discerner cette action de Dieu aujourd’hui et à nous préparer, dans une joie confiante, à accueillir l’inattendu de Dieu.