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"Esprit impur, sors de cet homme !" (Mc 5, 1-20)

Un article rédigé par Baujard Monique (59821) - RCF, le 3 février 2025 - Modifié le 3 février 2025
Prière du matin"Esprit impur, sors de cet homme !" (Mc 5, 1-20)

"Esprit impur, sors de cet homme !"

 

Méditation de l'évangile (Mc 5, 1-20) par Monique Baujard

 

Chant Final : "Christe salvator" par la communauté de Taizé

alexandra-seinetalexandra-seinet

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus et ses disciples
    arrivèrent sur l’autre rive,
de l’autre côté de la mer de Galilée,
dans le pays des Géraséniens.
    Comme Jésus sortait de la barque,
aussitôt un homme possédé d’un esprit impur
s’avança depuis les tombes à sa rencontre ;
    il habitait dans les tombeaux
et personne ne pouvait plus l’attacher,
même avec une chaîne ;
    en effet on l’avait souvent attaché
avec des fers aux pieds et des chaînes,
mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers,
et personne ne pouvait le maîtriser.
    Sans arrêt, nuit et jour,
il était parmi les tombeaux et sur les collines,
à crier, et à se blesser avec des pierres.
    Voyant Jésus de loin,
il accourut, se prosterna devant lui
            et cria d’une voix forte :
« Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ?
Je t’adjure par Dieu,
ne me tourmente pas ! »
    Jésus lui disait en effet :
« Esprit impur, sors de cet homme ! »
    Et il lui demandait :
« Quel est ton nom ? »
L’homme lui dit :
« Mon nom est Légion,
car nous sommes beaucoup. »
    Et ils suppliaient Jésus avec insistance
de ne pas les chasser en dehors du pays.
    Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs
qui cherchait sa nourriture.
    Alors, les esprits impurs supplièrent Jésus :
« Envoie-nous vers ces porcs,
et nous entrerons en eux. »
    Il le leur permit.
Ils sortirent alors de l’homme et entrèrent dans les porcs.
Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans la mer :
il y avait environ deux mille porcs,
et ils se noyaient dans la mer.
    Ceux qui les gardaient prirent la fuite,
ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne,
et les gens vinrent voir ce qui s’était passé.
    Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé
assis, habillé, et revenu à la raison,
lui qui avait eu la légion de démons,
et ils furent saisis de crainte.
    Ceux qui avaient vu tout cela leur racontèrent l’histoire du possédé
et ce qui était arrivé aux porcs.
    Alors ils se mirent à supplier Jésus
de quitter leur territoire.
    Comme Jésus remontait dans la barque,
le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui.
    Il n’y consentit pas,
mais il lui dit :
« Rentre à la maison, auprès des tiens,
annonce-leur tout ce que le Seigneur
a fait pour toi dans sa miséricorde. »
    Alors l’homme s’en alla,
il se mit à proclamer dans la région de la Décapole
ce que Jésus avait fait pour lui,
et tout le monde était dans l’admiration.

Source : AELF

Méditation     Monique Baujard

Jésus a décidé de passer avec ses disciples sur l’autre rive de la mer de Galilée. La première personne qui vient à leur rencontre est un homme possédé. Le texte détaille la gravité de son état : il habite dans les tombes, il crie et se blesse volontairement, c’est un forcené que nul n’arrive plus à maîtriser. En traversant la Mer de Galilée, Jésus est arrivé en territoire païen. Preuve que son message n’est pas réservé aux Juifs mais s’adresse au monde entier. Le texte peut être lu comme donnant un avant-goût des difficultés qu’implique l’annonce de l’Evangile aux païens. Rien n’est facile dans cette expédition. En route pour y aller, la barque essuie une tempête. Sur place, un homme dérangé, puis une population qui, ayant appris la guérison de l’homme et le sort du troupeau de porcs, prend peur devant la puissance de Jésus et lui demande de quitter leur pays. Enfin, l’homme guéri qui veut partir avec Jésus mais à qui Jésus donne l’ordre de rester sur place et de dire aux siens « tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde ». C’est sur ce point que le texte nous rejoint aujourd’hui. Dans nos sociétés sécularisées, dire « ce que le Christ a fait pour nous dans sa miséricorde » reste bien souvent la seule façon d’annoncer l’Evangile à nos contemporains. Et cela n’est pas facile, car l’expérience de la foi touche souvent au plus intime de nous-mêmes. Comment dire qu’on a été sauvé de son égoïsme ou de ses mauvais penchants sans étaler sa vie ? Comment faire comprendre que la prière et la méditation des textes bibliques peuvent, à la longue, élargir notre cœur pour faire plus de place aux autres ? Comme le possédé guéri et renvoyé chez les siens, nous sommes mis devant le défi d’exprimer notre foi dans le langage et avec les images de la vie de tous les jours !

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Prière du matin
©RCF
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