Entretien avec Monseigneur Terlinden : Rétrospective de l'année 2024

La visite du Pape François

Du 26 au 29 septembre dernier, le Saint Père était de passage en Belgique avec de nombreux rendez-vous au programme. Visites officielles, échanges avec les universités de Louvain, rencontre surprises avec les jeunes lors du festival Hope Happening, messe au stade Roi Baudouin étaient, entre autres, à l'Agenda. Pour Monseigneur Terlinden, ce séjour démontre, malgré les polémiques, le renouveau de l'Église Catholique en Belgique.

 

C'est avant tout une image diversifiée de notre Église qui s'est manifestée.  À travers les générations, les cultures, les langues. C'est un grand message d'espérance… Ce voyage nous encourage à aller de l'avant. 

 

Un mois après cette visite, une délégation belge s'est rendue à Rome pour une audience avec le souverain pontife. L'archevêque confie s'être épanché, lors de cette rencontre, sur les propos tenus, notamment, à l'égard des femmes. 

 

Nous avons pu en parler très ouvertement avec le Pape. Il a déployé son point de vue et s'est, par ailleurs, déclaré heureux de voir des femmes accéder à des postes à responsabilité au Vatican. Et, nous a encouragé à faire de même.

 

Violences et abus sexuels au sein de l'Église

 

Parmi les temps fort de l'année 2024, nous pouvons également pointer la sortie du documentaire "Godvergeten", réalisé par Ingrid Schildermans et Ibbe Daniël pour la VRT. Sa diffusion provoque une onde de choc conduisant à la mise en place d'une "commission d’enquête parlementaire fédérale sur la maltraitance des enfants et les violences sexuelles, au sein et en dehors de l'Église", de rencontres et groupes de parole avec les victimes et d'une enquête réalisée par l'Église et la KU Leuven.

 

Monseigneur Luc Terlinden recommande plus que jamais de favoriser l'écoute et le dialogue dans ce long processus à venir. 

 

Il faut d'abord se présenter en vérité. Reconnaitre que l'on est vulnérable et fragile. Certain de ses membres ont failli. Il faut le reconnaitre. En premier lieu pour les victimes… Cette démarche repositionne l'Église au cœur de sa mission.

L'Église catholique a annoncé la mise en place d'un "plan d'action renforcé" pour mieux lutter contre les violences sexuelles et proposer un accompagnement plus adapté aux victimes. Le plan prévoit, par ailleurs, la mise en place de prévention et formations plus accrues au sein des congrégations religieuses et des diocèses.

 

Synode sur la synodalité

 

Il s'est achevé en octobre dernier, à Rome, au terme de trois années de réflexion. Que pouvons-nous espérer de cette conclusion ? Pour l'archevêque de Malines-Bruxelles, le chemin débute à peine. 

 

C'est un grand élan qui nous est donné et qui nous invite, très concrètement, à intégrer, à tous les niveaux de l'Église, cette dynamique synodale.

 

Dès le mois de janvier 2025, de nouvelles sessions seront organisées entre les évêques de Belgique et délégués diocésains, afin de poursuivre la démarche synodale en Belgique. Monseigneur Terlinden évoque encore une "conversion du cœur" et un travail long de plusieurs années. Mettant en garde contre l'un des plus grands défis de l'Église catholique : le cléricalisme.

 

2025 : une année jubilaire

 

Ce soir, 24 décembre, à 19h, le Pape ouvrira la Porte Sainte de la Basilique Saint-Pierre, à Rome. Au même instant, le Jubilé 2025 débutera officiellement avec l'Espérance en toile de fond.

 

Une année jubilaire est une année sainte. Un temps de réflexion et de retour à la foi. 

 

Dans l'Ancien Testament, l'année jubilaire était le moment où l'on remettait les dettes. On remettait les compteurs à zéro. Il y a quelque chose de très beau dans ce principe. C'est un temps de miséricorde.

À noter encore, la retransmission sur nos ondes, de 19  à 21h, de la Messe de la veillée de Noël célébrée par le pape François en direct de la Basilique Saint-Pierre. 

L'intégralité de cet échange est disponible à la réécoute gratuite en suivant ce lien.