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En chemin sur les lieux de la Passion du Christ

En chemin sur les lieux de la Passion du Christ

Un article rédigé par Clara Astratoff, Pauline de Torsiac, Melchior Gormand - RCF, le 17 avril 2025 - Modifié le 17 avril 2025
Je pense donc j'agisJeudi saint : en chemin sur les lieux de la Passion du Christ

Le Jeudi saint rappelle pour les chrétiens le dernier repas de Jésus avec ses disciples, où il a institué l’Eucharistie en partageant le pain et le vin. Il annonce le début du Triduum Pascal, trois jours pendant lesquels les chrétiens commémorent la passion du Christ, sa mort et sa résurrection. Mettons-nous dans les pas de Jésus à Jérusalem, à la découverte de ces lieux de la Passion. Qu’est-ce que le Christ a vécu dans ces lieux il y a 2000 ans ? Que viennent chercher les pèlerins d’hier et d’aujourd’hui en se rendant à Jérusalem ? Une émission Je pense donc j’agis présentée par Pauline de Torsiac et Melchior Gormand. 

Jérusalem © Haley Black / PexelsJérusalem © Haley Black / Pexels

Jérusalem est une ville sainte. C’est pour les chrétiens le lieu de la Passion et de la résurrection du Christ. Les fidèles, lors du Triduum Pascal, s’apprêtent à commémorer ce qui constitue le cœur de leur foi. Pour les pèlerins, Jérusalem constitue un voyage dans le temps et l’espace pour essayer de mieux comprendre ce qu’a vécu le Christ il y a 2000 ans.

Rendez-vous en Terre sainte

Jérusalem représente une ville sainte pour les trois grandes religions monothéistes. “On pourrait dire que ces religions sont comme trois frères ou trois sœurs. Elles partagent des lieux, des histoires, et une foi commune”, explique Philippe Martin, professeur d'histoire des religions à l'Université Lyon 2 et auteur du livre Sur les chemins de Jérusalem - Juifs chrétiens et musulmans en pèlerinage vers la Ville Sainte chez Tallandier. Pour les musulmans, c’est la troisième ville sainte après La Mecque et Médine, car elle est le lieu de départ du “Voyage Céleste” du prophète Muhammed. Chez les juifs, c’est sur cette terre que fût construit le premier Temple par le roi Salomon. Enfin, pour les chrétiens, Jérusalem est liée à la mort et à la résurrection du Christ.

 

On pourrait dire que ces religions sont comme trois frères ou trois sœurs. Elles partagent des lieux, des histoires, et une foi commune.

 

Loin d’être une ville neutre, Jérusalem offre un cadre de pèlerinage, d'histoire et de foi. “Les pèlerins viennent tous percer quelque chose dans la Terre sainte. Ils le trouvent ou ils ne le trouvent pas, mais en tout cas, toutes les expériences sont individuelles et personnelles. En fonction de ce que l’on croit, de ce que l’on attend, chacun peut y trouver, que ce soit la foi, la désillusion ou autre”, exprime l’enseignant. 

Du Cénacle au Saint-Sépulcre, les lieux de la Passion

Les lieux de la Passion permettent aux pèlerins de suivre les pas de Jésus dans ses dernières heures de vie il y a 2000 ans. C’est au sommet du Mont Sion, au Cénacle dans le quartier des Esséniens, le jeudi soir, que le Christ partage son dernier repas avec ses fidèles. “C'est un lieu extrêmement important. Une salle haute, assez typique des banquets grecs où Jésus va prendre la Pâque avec ses apôtres. Traditionnellement, ce Cénacle, on l'oublie un peu, c’est aussi ce qui va devenir le quartier général des Disciples après la mort et la résurrection du Christ, ainsi que le lieu de la Pentecôte”, décrit Olivier Catel, frère dominicain, enseignant à l'École Biblique et Archéologique de Jérusalem et auteur du livre Jeûner avec la Bible aux éditions du Cerf. Ce dernier repas se déroule dans une atmosphère lourde et particulière. “Elle est paradoxale parce qu'elle est à la fois festive, et comme dans toute fête juive il y a une mitzvah, c'est-à-dire un commandement qui est celui de la joie, on n'a pas le droit d'être triste pendant une fête. Et en même temps, le Christ institue ou préfigure dans l'Eucharistie sa mort à venir, qui échappe encore aux disciples à ce moment-là” ,développe le frère dominicain.

 

Jésus, dans son humanité et sa divinité, décide de rester dans ce lieu et d'accepter sa Passion. C'est très important qu'il l'accepte volontairement, parce que l'amour est beaucoup plus fort s'il l'accepte volontairement.

 

Le Christ emprunte ensuite la vallée du Cédron pour se rendre au jardin des Oliviers appelé Gethsémani. “Quand il descend du Mont Sion, il parcourt un chemin avec une rivière qui est devenue souterraine. À gauche, on trouvait la ville de Jérusalem avec le temple et l'esplanade. Puis, de l'autre côté, en descendant, il y a le Mont des Oliviers. Il faut imaginer que derrière ce Mont, il y a immédiatement le désert”, décrit l’enseignant à l'École biblique de Jérusalem. Un parcours qui se continue dans une atmosphère lourde, car le Christ se dirige directement vers sa Passion.

Selon les Evangiles synoptiques, Gethsémani est le lieu où Jésus a prié avec ses apôtres endormis autour, avant d'être arrêté. Selon Olivier Catel, “ce qui est très beau dans ce lieu, c’est que l’on peut comprendre la tentation du Christ. À sa droite, plus ou moins, il a le temple, il a les tombes à côté de lui, les oliviers. Et derrière la colline, il sait qu'il a le désert où il peut fuir. Jésus, dans son humanité et sa divinité, décide de rester dans ce lieu et d'accepter sa Passion. C'est très important qu'il l'accepte volontairement, parce que l'amour est beaucoup plus fort s'il l'accepte volontairement, plutôt que si, il est simplement soumis aux circonstances”. Un lieu très important où Jésus a été arrêté par les gardes après l’avoir identifié grâce au baiser de Judas. “Jésus va se laisser prendre comme le serviteur souffrant d'Isaïe et va se laisser emmener. C'est vraiment le début de sa Passion”, complète le frère dominicain.

Ramené au pied du Mont Sion, le Christ comparaît devant Sanhédrin, le Conseil des Sages mené par le grand prêtre, des scribes et des dignitaires. Il va être jugé et va passer sa nuit d'agonie et d‘angoisse dans une fosse, à attendre sa crucifixion. C’est de ce tribunal que démarre le Chemin de la croix. En passant par la Via Dolorosa, le Christ est conduit au Saint-Sépulcre, lieu de crucifixion.  

À Jérusalem, un pèlerinage sur les pas du Christ

Jérusalem en tant que ville de la Passion et de la résurrection de Jésus, est un lieu privilégié pour les pèlerins chrétiens. Dans leur voyage, ils se remémorent les différents lieux et moments des derniers moments du Christ. “Cette terre est profondément particulière pour les chrétiens, évidemment, mais aussi pour beaucoup d'autres personnes. Cela fait partie de la grâce d'un pèlerinage en Terre sainte. On s'immerge totalement dans cette histoire, la démarche est probablement d'abord spirituelle. Le premier contact avec la Terre sainte, c'est le mystère de l'incarnation de Jésus. On rentre sur la Terre, c'est charnel, explique Thierry Sanson, directeur d’Ictus Voyages, une agence spécialiste du pèlerinage en Terre sainte. 

Philippe Martin explique que “quand on fait un pèlerinage sur la Terre sainte, il y a un triple mouvement. Je vais à Jérusalem, avec mes idées sur ces lieux qui viennent des écrits des évangiles. Puis j'arrive et je suis confronté à une ville qui est vivante, à des lieux dont on n'est pas vraiment sûrs, des lieux qui sont des reconstructions. Alors là, il y a un choc. Et ce choc libère et le croyant passe dans autre chose. Les pèlerins partent donc avec la volonté de trouver du matériel, des certitudes, la deuxième étape les ébranle, et la troisième étape les libère.

 

La grâce du pèlerinage, c'est qu'à un moment, pour des choses très différentes et pour chaque pèlerin, on est touché par la présence du Christ.

 

En retraçant les dernières heures du Christ, les chrétiens cherchent à ressentir sa présence et à mieux le comprendre. Un sentiment éprouvé par Evelyne, auditrice de l’émission. “J'ai fait un voyage œcuménique. En sortant de la chambre haute, on pouvait descendre un escalier qui allait vers la piscine de Siloé. Je me suis assise sur une marche et là, c'est comme s'il était assis à côté de moi et qu'on parlait ensemble. C'est extraordinaire”, raconte-t-elle. Selon Thierry Sanson, “la grâce du pèlerinage, c'est qu'à un moment, pour des choses très différentes et pour chaque pèlerin, on est touché par la présence du Christ. C’est une expérience sensorielle qui envahit les croyants.

© RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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