"D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ?" (Lc 1, 39-45)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
    Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
    Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
    et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
    D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
    Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
    Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Source : AELF

Méditation Mgr Emmanuel Gobilliard

Dans l’épitre aux Galates, saint Paul nous dit que les fruits de l’Esprit sont : « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maitrise de soi ». Hier, dans l’Évangile qui précède juste celui que nous venons d’entendre, l’ange a dit à Marie : « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très Haut te prendra sous ton ombre ». Marie est donc remplie de l’Esprit Saint, comblée de grâce, et elle en développe naturellement les fruits. La foi, bien sûr, puisque Marie a accueilli les paroles de l’ange dans la foi, mais aussi l’amour, la bonté, la bienveillance, l’humilité. Tous ces fruits de l’Esprit sont des cadeaux de la part de Dieu, d’ailleurs ne dit-on pas qu’on reconnait l’arbre à ses fruits. On a souvent mal interprété cette parole de Jésus, en considérant que c’était le succès, le nombre, les résultats apostoliques. La période actuelle nous montre douloureusement combien ce n’est pas parce qu’une personne ou un groupe a du succès, qu’il est sous l’action de Dieu. C’est peut-être même le contraire puisque l’humilité fait partie de ces fruits de l’Esprit. On reconnait donc une personne mue par Dieu à sa charité, à son amour. « Et par-dessus tout qu’il y ait la charité, nous dit saint Paul dans la lettre aux Colossiens, c’est elle qui fait le lien dans la perfection ». Poussée par l’Amour, Marie se précipite donc chez sa cousine Elisabeth. Elle entretient le lien fort qui existait déjà entre les deux femmes et procure une joie immense à Elisabeth qui l’exprime dans cette belle exultation qu’elle exprime justement au moment où elle est remplie de l’Esprit Saint : « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Elisabeth exprime sa foi et sa joie, qui est aussi un fruit de l’Esprit. Soyons donc disponibles à l’Esprit Saint. Il nous fera vivre de belles rencontres, il nous permettra de vivre chaque événement de la plus belle des manières, il nous permettra d’être ce que nous rêvons d’être, des saints, mais des saints joyeux, humbles et bienveillants, des saints remplis de douceur et de charité, à l’exemple de Marie et d’Elisabeth, des saints tout simples, des saints du quotidiens qui accomplissent des choses simples, mais de tout leur cœur, mus par l’Esprit.