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De la peur de la mort au sens de la vie

Un article rédigé par Béatrice Soltner - RCF,  - Modifié le 30 juin 2021
Halte spirituelle, l'intégraleDe la peur de la mort au sens de la vie
Mourir : un mot qui nous dérange mais qui fait partie de notre condition humaine. Bertrand Vergely nous éclaire sur le sens qu'on peut donner à la mort, événement catalyseur de la vie.
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Béatrice Soltneraccueille Bertrand Vergely, philosophe et écrivain, auteur de 'Le silence de dieu' aux éditions Presses de la renaissance, pour évoquer notre rapport à la mort. Si elle définit la fin humaine, la mort permet aussi de concrétiser la vie sur terre mais aussi l'union entre la vie infinie et la vie incarnée.

 

L'humanisme, un nouveau rapport à la mort

Parler de la mort n'est pas une chose aisée pour l'Homme, qui, dans sa quête de toute puissance vitale, a tendance à éluder ce sujet pourtant majeur pour chacun de nous. Pour le philosophe Bertrand Vergely, la question de la mort est devenue épineuse avec la naissance du courant humaniste.

Pour expliquer cela il cite Michel Foucault qui, dans son livre 'La naissance de la clinique', fait remarquer 'qu'une coupure radicale s'est installée dans l'Histoire occidentale à partir du moment où l'Homme, au lieu de se situer par rapport à Dieu, s'est situé par rapport à lui-même'. Pour Bertrand Vergely cela a conduit à deux choses 'contradictoires et simultanées' , tout d'abord la crainte de la mort par les Hommes mais en même temps une obsession de la mort 'sous la forme du macabre' dans nos sociétés.

 

'S'il est vrai qu'on en parle pas dans la vie quotidienne [de la mort], on ne cesse de jouer avec elle.'

 

Appréhender la mort pour prendre conscience de la vie

La mort, même si elle est bouleversante quand elle touche des proches, ou effrayante lorsqu'on l'envisage personnellement, permet de donner du sens à la vie. Bertrand Vergely revient sur les différentes fonctions de la mort et sur le fait qu'elle n'est pas à appréhender de manière exclusivement négative. Premièrement, la mort en tant que fin permet de prendre conscience de la vie et de lui donner toute sa valeur. 'C'est parce que tout fini que tout commence' explique le philosophe.

Deuxièmement, notre vie est une succession de deuil, celui de notre vie intra-utérine, puis de notre adolescence, puis la mort ultime. Ces étapes de deuils multiples, nous permettent d'avancer dans notre vie. Enfin, il y a la 'dernière mort', celle où l'on quitte le monde terrestre 'et là se joue un grand mystère qui est le passage à un autre plan qui est un plan transcendantal' explique Bertrand Vergely.

 

'Ce qu'on appelle la transcendance, ce n'est pas quelque chose qui est au-dessus de l'Homme pour l'écraser , c'est quelque chose qui dépasse l'Homme pour le révéler.'

 

 

 

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