Comment les servants d’autel vivent la mission dans l’Église ?
À Montpellier et Lunel, des jeunes s’engagent comme servants d’autel, accompagnés par des prêtres au service de la liturgie. Avec Romain Sarradin et le Père Christophe Privat, découvrez une liturgie vivante, missionnaire, enracinée dans l’amour du Christ et du monde.
Le mobilier liturgique de l'autel © Edouard HueUn service d’amour, à l’autel et au cœur du monde
"Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité" : cette exhortation tirée de la première lettre de saint Jean, souvent attribuée au jeune martyr saint Tarcisse, éclaire la mission humble et exigeante des servants d’autel.
À Montpellier, Romain Sarradin, jeune cérémoniaire à la cathédrale, en fait l’expérience chaque semaine. "Servir à l’autel, c’est servir le Christ, mais aussi ses frères, en silence, dans l’obéissance et la prière", confie-t-il.
Une liturgie qui parle au monde
Le père Christophe Privat, vicaire sur la paroisse de Lunel et cérémoniaire auprès de l'archevêque de Montpellier, insiste sur la portée missionnaire de ce service : "La liturgie n’est pas un entre-soi réservé à des initiés. Elle est la source et le sommet de toute l’action de l’Église", rappelle-t-il, en reprenant les mots de Vatican II (Sacrosanctum Concilium). "Elle envoie en mission, elle nous rappelle que Dieu se donne à son peuple pour que ce peuple se donne au monde."
De la liturgie à la mission
La dernière parole du célébrant à la messe, "Allez dans la paix du Christ", n’est pas une formule de clôture, mais un envoi en mission. Le service de l’autel, bien que discret, en est un prolongement concret. Pour Romain, "chaque geste, chaque déplacement, chaque silence durant la messe est une manière de dire : “je suis là pour Toi Seigneur, et pour mes frères”".
Loin d’un ritualisme figé, la liturgie devient, à travers le service fidèle des jeunes à l’autel, un lieu d’éveil spirituel et de formation intérieure. Elle structure leur prière, leur rapport au temps, à l’espace, et même à leur vie quotidienne. "Les servants apprennent à se donner, à se rendre disponibles. Ce n’est pas que pour le dimanche, cela façonne leur manière d’être en famille, à l’école, avec les autres", souligne encore le père Christophe.
Une Église jeune et enracinée
Pour ces jeunes servants, l’expérience du service à l’autel devient peu à peu une école de vie chrétienne. Certains, comme Romain, approfondissent leur engagement jusqu’à devenir cérémoniaire. D’autres poursuivent leur chemin vers d’autres formes de service, dans leur paroisse ou ailleurs.
La liturgie ne les enferme pas, elle les envoie. Comme le rappelle le cardinal Aveline :
La mission de l’Église, c’est d’aimer le monde à la manière dont Dieu aime le monde.
Une liturgie vivante, missionnaire
Ce dialogue entre liturgie et service, entre beauté du culte et engagement concret, manifeste une Église en chemin, jeune, vivante, et profondément enracinée dans le mystère du Christ. Servir à l’autel, c’est se laisser façonner par Dieu pour devenir serviteur du monde.


Célébrer : c’est un des trois piliers, avec annoncer et servir, de la vie chrétienne. Le service de Pastorale Liturgique et Sacramentelle vous propose cette émission pour découvrir les sacrements qui jalonnent la vie du croyant et les différents visages de la célébration : liturgie, musique liturgique, art sacré, servants d’autels, fleurissement liturgique.





