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"Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits..." (Mt 25, 31-46)
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"Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits..." (Mt 25, 31-46)

Un article rédigé par Bernard Devert (50596) - RCF, le 7 mars 2022  -  Modifié le 7 mars 2022
Prière du matin "Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits..." (Mt 25, 31-46)

"Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l'avez fait"

Méditation de l'évangile (Mt 25, 31-46) par le père Bernard Devert

chant final: "Bienheureux les bénis de mon Père" par la communauté du Chemin Neuf

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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire,
et tous les anges avec lui,
alors il siégera sur son trône de gloire.
Toutes les nations seront rassemblées devant lui ;
il séparera les hommes les uns des autres,
comme le berger sépare les brebis des boucs :
il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.

Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite :
“Venez, les bénis de mon Père,
recevez en héritage le Royaume
préparé pour vous depuis la fondation du monde.
Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ;
j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ;
j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;
j’étais nu, et vous m’avez habillé ;
j’étais malade, et vous m’avez visité ;
j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”
Alors les justes lui répondront :
“Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ?
tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ?
tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?
tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ?
tu étais nu, et nous t’avons habillé ?
tu étais malade ou en prison…
Quand sommes- nous venus jusqu’à toi ?”
Et le Roi leur répondra :
“Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous l’avez fait
à l’un de ces plus petits de mes frères,
c’est à moi que vous l’avez fait.”

Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche :
“Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits,
dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.
Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ;
j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ;
j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ;
j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ;
j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.”
Alors ils répondront, eux aussi :
“Seigneur, quand t’avons-nous vu
avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison,
sans nous mettre à ton service ?”
Il leur répondra :
“Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous ne l’avez pas fait
à l’un de ces plus petits,
c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.”

Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel,
et les justes, à la vie éternelle. »

Source : AELF

Méditation Père Bernard Devert

 

Tu étais nu, malade, tu avais faim, tu étais même en prison, et nous sommes venus jusqu’à Toi.

N’es-tu pas le Seigneur ? Est-ce possible que tu sois dans des situations si difficiles, où es-tu vraiment ? Il nous répond là où je vous l’ai promis pour être avec vous jusqu’à la fin des temps.

L’aurions-nous abandonné ?

L’interrogation est renversée ; non pas Seigneur où es –Tu ; mais où suis-je et où en suis-je de ma relation avec Toi pour te laisser dans un tel désarroi.

Il faut nous rendre à l’évidence, le Royaume des Cieux ne se trouve que si nous avons les pieds sur terre. La foi ne fait pas de nous des doux rêveurs, des ‘bisounours’ mais des femmes et des hommes confrontés au réel comme le Seigneur l’est lui-même.

Jacques Lacan a cette formule heureuse : « le réel c’est quand on se cogne ».

Le mystère de l’incarnation n’est pas une parenthèse, ni davantage une évasion, mais l’engagement de Dieu prenant tous les risques. Notre relation n’est réelle que si elle se traduit dans un rapport avec les plus fragiles et dans un rapport au monde pour faire changer.

Difficile de tenir et de soutenir certains programmes si nous voulons qu’ils soient cohérents avec la proclamation de notre foi.

Ces places dans les hôpitaux psychiatriques, que l’on ferme par milliers depuis des années, ou encore celles dans les prisons que d’aucuns voudraient voir sensiblement augmentées sont-elles des décisions justes au sens d’une attention à ce qui est profondément humain.

J’étais malade, et vous m’avez visité ; sur quel lieu ? Là dans des milieux dits ouverts où le suivi des soins se révèle difficile ; que de solitudes !

Quant aux prisons, on peut certes augmenter des places ; une réponse facile pour enfermer, mais que de jeunes sont condamnés pour s’être vu voler leur jeunesse pour avoir vécu dans des conditions si peu amènes qu’elles ont entraîné des révoltes et des pratiques qui méritent d’être sanctionnées mais sommes-nous si surs que les vrais coupables sont ceux qu’on arrête ; je pense à la drogue. 

J’avais faim, j’avais soif, pas davantage de toit pour vivre dans l’indifférence et l’indécence Qui vraiment s’en inquiète puisque, très majoritairement, la population est satisfaite de son habitat. Les autres peuvent attendre. Il faut être sourd pour ne pas entendre le cri de Dieu qui ne consent pas à ce mépris. Rappelons-nous Babel.

Nietzsche évoque la foule des ‘mal venus’, ; la question ne s’inscrit pas dans un ressentiment mais dans une décision créatrice pour que surgissent des orientations libératrices à l’attention de ceux que l’on nomme désormais ‘perdus pour la République’

Perdus parce que nous avons perdu de vue et de cœur la situation qu’ils subissent, les laissant dans des espaces anxiogènes.

Voilà la foi, toute la foi ; elle signe une horizontalité traversée par la verticalité qu’est la Croix ; elle conduit à l’étonnement exprimé dans l’Evangile : quand t’avons-nous vu dans cet état ? La réponse est là où la fragilité n’est plus interrogée par la fraternité.

L’appel du Seigneur est un réveil. Allez, il est l’heure de se lever et de se mettre en route à la suite de Celui qui nous appelle pour nous dire, j’ai besoin de toi.

Allons-nous rester muets ?

 

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Prière du matin

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