" Cette fille d’Abraham, ne fallait-il pas la délivrer ..." (Lc 13, 10-17)
" Cette fille d’Abraham, ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? "
Méditation de l'évangile (Lc 13, 10-17) par le père Joseph Leleu
Chant final : "Aucun autre que toi" par Glorious
© alexandra seinetÉvangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 13, 10-17)
En ce temps-là,
Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue,
le jour du sabbat.
Voici qu’il y avait là une femme, possédée par un esprit
qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ;
elle était toute courbée
et absolument incapable de se redresser.
Quand Jésus la vit, il l’interpella et lui dit :
« Femme, te voici délivrée de ton infirmité. »
Et il lui imposa les mains.
À l’instant même elle redevint droite
et rendait gloire à Dieu.
Alors le chef de la synagogue, indigné
de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat,
prit la parole et dit à la foule :
« Il y a six jours pour travailler ;
venez donc vous faire guérir ces jours-là,
et non pas le jour du sabbat. »
Le Seigneur lui répliqua :
« Hypocrites !
Chacun de vous, le jour du sabbat,
ne détache-t-il pas de la mangeoire son bœuf ou son âne
pour le mener boire ?
Alors cette femme, une fille d’Abraham,
que Satan avait liée voici dix-huit ans,
ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? »
À ces paroles de Jésus,
tous ses adversaires furent remplis de honte,
et toute la foule était dans la joie
à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait.
source AELF
Commentaire du Père Joseph Leleu
Bien souvent, en écoutant cet évangile, nous pouvons être tenté de nous dire que cette loi du Shabbat était bien inhumaine, puisqu’elle aurait dû laisser mourir de soif un bœuf ou un âne. Peut-être même nous disons-nous que cette loi était tellement idéaliste qu’elle n’a jamais été appliquée par des personnes réelles. Et peut-être pensons-nous alors que ce c’est cela, ce que veut dire Jésus.
Il ne faudrait pas tomber dans ce piège. Le précepte du Shabbat, présent dans les Dix Commandements, est fondamental dans le judaïsme, hier comme aujourd’hui. Et l’idée selon laquelle une urgence vitale l’emporte sur le repos sabbatique était communément admise.
L’indignation du chef de la synagogue ne porte pas sur ce point. En fait, il voit en Jésus un guérisseur exerçant son métier, travaillant donc le jour du Shabbat. De plus, la femme est infirme depuis dix-huit ans, et ne semble manifester de signe visible de possession. Il n’y a donc aux yeux de cet homme pas d’urgence vitale dans sa situation. L’indignation du chef de synagogue peut donc, sous cet angle, se comprendre.
Mais Jésus porte un autre regard. Parce qu’il est le Christ, le Fils de Dieu fait chair, il perçoit l’action de Satan, l’esprit mauvais, derrière l’infirmité de la femme. La preuve de la nature fondamentalement spirituelle de son mal, c’est qu’une fois guérie, on dit qu’elle « rendait gloire à Dieu ».
Jésus voit cela, et perçoit donc l’urgence pour cette femme, précisément un jour de Shabbat, d’être libérée de l’ennemi de la nature humaine pour revenir, avec la communauté, en communion avec le Seigneur. Cette femme avait un besoin urgent de Dieu !
Quand Jésus traite d’hypocrites ses interlocuteurs, c’est peut-être en raison de leur rigidité, mais c’est surtout parce qu’ils prétendent honorer Dieu tout en fermant les yeux sur le besoin vital de Dieu chez cette femme.
Nous ne sommes certes pas Jésus, et nous ne vivons pas le Shabbat comme les juifs. Mais nous pourrions demander au Christ aujourd’hui la grâce de déchiffrer le besoin urgent de Dieu dans les situations que nous vivons et chez les personnes que nous rencontrons.
Puissions-nous être les messagers de l’amour de Jésus pour tous. Comme le disait la Petite Thérèse : « Qui a Jésus a tout ! »


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