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"Cette fille d’Abraham, ne fallait-il pas la délivrer..." (Lc 13, 10-17)

Un article rédigé par Soeur Catherine de Coster (59912) - RCF, le 30 octobre 2023 - Modifié le 30 octobre 2023
Prière du matin"Cette fille d’Abraham, ne fallait-il pas la délivrer..." (Lc 13, 10-17)

"Cette fille d’Abraham, ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ?"

Méditation de l'évangile (Lc 13, 10-17) par Soeur Catherine de Coster

Chant final: "A Toi Louange et Gloire" par la communauté de l'Emmanuel

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue,
le jour du sabbat.
    Voici qu’il y avait là une femme, possédée par un esprit
qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ;
elle était toute courbée
et absolument incapable de se redresser.
    Quand Jésus la vit, il l’interpella et lui dit :
« Femme, te voici délivrée de ton infirmité. »
    Et il lui imposa les mains.
À l’instant même elle redevint droite
et rendait gloire à Dieu.

    Alors le chef de la synagogue, indigné
de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat,
prit la parole et dit à la foule :
« Il y a six jours pour travailler ;
venez donc vous faire guérir ces jours-là,
et non pas le jour du sabbat. »
    Le Seigneur lui répliqua :
« Hypocrites !
Chacun de vous, le jour du sabbat,
ne détache-t-il pas de la mangeoire son bœuf ou son âne
pour le mener boire ?
    Alors cette femme, une fille d’Abraham,
que Satan avait liée voici dix-huit ans,
ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? »

    À ces paroles de Jésus,
tous ses adversaires furent remplis de honte,
et toute la foule était dans la joie
à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait.

Source : AELF

Méditation Sœur Catherine de Coster

Courbée depuis dix-huit ans, la femme de l’Evangile ne peut plus regarder les autres de visage à visage, elle est coupée de ses relations, le regard tourné vers le sol, vers la terre, vers la mort...

Il fallait que Quelqu’un la voie, la cherche du regard pour la sortir de son isolement. Sans quoi, elle serait restée tournée vers le néant, devenue étrangère au monde des humains.

Jésus la cherche, l’envisage et lui parle, il la redresse d’entre les oubliés, d’entre les exclus, d’entre ceux qui n’ont plus visage dans la société : le sans domicile fixe à côté duquel je passe en détournant le regard, le comateux que je considère comme un légume, le sans papier que je renvoie loin de ma vue, le malade réduit à sa pathologie ou à son numéro de chambre...

Mais comment puis-je croiser le regard de celui qui n’existe plus pour la société ? Comment Jésus fait-il ? Il s’abaisse, il descend plus bas que celui qu’il cherche, il l’envisage de bas en haut. Et pourquoi fait-il cela le jour du Sabbat ? Parce que ce n’est pas un travail, c’est l’être-même de Dieu que de chercher l’homme, de le désirer et de le mettre debout. C’est aussi notre nature humaine la plus profonde et divine que de regarder le visage de l’autre pour lui permettre d’exister !

Nos cœurs seront ils assez souples aujourd’hui pour envisager toutes nos relations de bas en haut ? Pour regarder les oubliés de notre monde et leur offrir une écoute, un sourire, une parole qui les fassent exister pour quelqu’un ?

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