« Celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas » (Mc 10, 13-16)
Méditation par el Père Jean-Marie Petitclerc
Chant Final :"Laissez venir à moi les petits enfants" de la Mission Timothée
En ce temps-là,
des gens présentaient à Jésus des enfants
pour qu’il pose la main sur eux ;
mais les disciples les écartèrent vivement.
Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit :
« Laissez les enfants venir à moi,
ne les empêchez pas,
car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent.
Amen, je vous le dis :
celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu
à la manière d’un enfant
n’y entrera pas. »
Il les embrassait
et les bénissait en leur imposant les mains.
Source : AELF
J’aime cette page d’Évangile, où Jésus se fait proche des enfants. Bien sûr, les disciples ne sont pas d’accord. Le temps avec le Maître est tellement précieux. On ne va pas le perdre en gamineries. Alors, ils les écartent. Et Jésus se fâche. Or il est rare dans l’Évangile qu’Il nous soit présenté en train de se fâcher. Autrement dit, le fait est important « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas ! » Les enfants, dans la littérature juive du premier siècle, ne sont pas à considérer comme le symbole de l’innocence ou de la pureté. Cette association d’idées est parue beaucoup plus tardivement, guère avant la fin du Moyen Âge, et a été depuis remise un peu en cause par les travaux d’un certain docteur Freud. L’enfant, à l’époque romaine, c’est la figure du « sans-droit », le père ayant tous les droit sur lui.
Jésus laisse s’avancer les enfants, et à tant d’adultes qui ont spontanément tendance à s’ériger comme modèles, voici qu’il renverse la perspective: « Amen, je vous le dis, celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas » N’allons pas interpréter cette parole comme un appel à la régression enfantine ! L’enfant, au contraire, est toujours celui qui se sent appelé à grandir. Mais ce que l’Évangile souligne, c’est que le Royaume n’est pas ouvert à ceux qui se considèrent comme des « ayant droit », mais aux « sans-droit ».
Et Marc conclut alors par une remarquable leçon de pédagogie. « Il les embrassait et les bénissait, en leur imposant les mains « Embrasser, c’est manifester son affection. » Combien il est important que le jeune se sache aimé ! Bénir, c’est dire du bien, c’est-à-dire valoriser. Je rencontre tant d’adolescents qui vont très mal, car ils souffrent de ne pas être reconnus. Imposer les mains, c’est sécuriser. L’enfant a besoin d’être sécurisé dans le présent s’il veut relever le défi de grandir. Puissions-nous aujourd’hui manifester notre affection vis-à-vis de tous les enfants que nous croiserons sur notre route , en leur rappelant qu’ils sont les bénis de Dieu !
Chaque matin, l'Évangile du jour commenté par un prêtre ou un pasteur. Ce temps de prière invite à prendre le temps de la méditation et s'achève par la proclamation du Notre Père.
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