"Celui que j’ai fait décapiter, Jean, le voilà ressuscité !" (Mc 6, 14-29)
"Celui que j’ai fait décapiter, Jean, le voilà ressuscité !"
Méditation de l'évangile (Mc 6, 14-29) par la pasteur Nicole Fabre
Chant final: "Mon Seigneur et mon Dieu" par la communauté des Béatitudes
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
comme le nom de Jésus devenait célèbre,
le roi Hérode en entendit parler.
On disait :
« C’est Jean, celui qui baptisait :
il est ressuscité d’entre les morts,
et voilà pourquoi des miracles se réalisent par lui. »
Certains disaient :
« C’est le prophète Élie. »
D’autres disaient encore :
« C’est un prophète comme ceux de jadis. »
Hérode entendait ces propos et disait :
« Celui que j’ai fait décapiter, Jean,
le voilà ressuscité ! »
Car c’était lui, Hérode, qui avait donné l’ordre d’arrêter Jean
et de l’enchaîner dans la prison,
à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe,
que lui-même avait prise pour épouse.
En effet, Jean lui disait :
« Tu n’as pas le droit
de prendre la femme de ton frère. »
Hérodiade en voulait donc à Jean,
et elle cherchait à le faire mourir.
Mais elle n’y arrivait pas
parce que Hérode avait peur de Jean :
il savait que c’était un homme juste et saint,
et il le protégeait ;
quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ;
cependant il l’écoutait avec plaisir.
Or, une occasion favorable se présenta
quand, le jour de son anniversaire,
Hérode fit un dîner pour ses dignitaires,
pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée.
La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa.
Elle plut à Hérode et à ses convives.
Le roi dit à la jeune fille :
« Demande-moi ce que tu veux,
et je te le donnerai. »
Et il lui fit ce serment :
« Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai,
même si c’est la moitié de mon royaume. »
Elle sortit alors pour dire à sa mère :
« Qu’est-ce que je vais demander ? »
Hérodiade répondit :
« La tête de Jean, celui qui baptise. »
Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi,
et lui fit cette demande :
« Je veux que, tout de suite,
tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. »
Le roi fut vivement contrarié ;
mais à cause du serment et des convives,
il ne voulut pas lui opposer un refus.
Aussitôt il envoya un garde
avec l’ordre d’apporter la tête de Jean.
Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison.
Il apporta la tête sur un plat,
la donna à la jeune fille,
et la jeune fille la donna à sa mère.
Ayant appris cela,
les disciples de Jean vinrent prendre son corps
et le déposèrent dans un tombeau.
Source : AELF
Méditation Pasteur Nicole FABRE
Séduction, abus de pouvoir, désir d’éliminer ceux et celles qui révèlent les vérités honteuses… Les colonnes de nos journaux et les médias nous habituent à ces ingrédients qui tissent la vie de ceux et celles qui ont le pouvoir. Bien sûr, ils ne sont pas les seuls. Ce qui est étonnant, c’est la façon dont Marc rapportent ces faits dans l’après-coup. Comme s’il nous rendait témoins du remord qui tenaille Hérode, mais aussi du souvenir qui reste dans la mémoire de tous de cette fin sordide de Jean : c’est bien la boisson, la danse, la fête entre riches qui a eu raison de la justice et de la vie de Jean. Pourtant, sa voix, elle, ne s’est pas éteinte. Au contraire ! Et voilà que la prédication d’un autre, Jésus, se réclamant aussi de Dieu, prédication relayée pas les disciples, fait remonter tous ces agissements qui ne peuvent être oubliés.
Sommes-nous habités nous aussi, en secret, par des remords ou des faits de notre histoire personnelle, politique, ecclésiale qui ne s’oublient pas ? Lorsque Dieu réveille ainsi nos mauvaises consciences, ce n’est pas pour qu’elles nous paralysent ou nous submergent, mais c’est pour que nous nous laissions guérir, pour abandonner ces pratiques qui broient des hommes, des femmes.
Père, regardes en ce jour tout ce que nous voulons cacher, étouffer. Que nous puissions accueillir ton salut, ta guérison, et devenir, avec toi, sel de la terre.
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