Alsace
Avec une augmentation de 45 % des demandes de baptême en France en 2025, l’Église observe un renouveau d'intérêt porté par des adultes et surtout des jeunes. Entretien avec le père Christophe Danset, témoin de cette dynamique au sein du diocèse de Lille.
De plus en plus de catéchumènes sont baptisés chaque années en France. En 2025, ils sont plus de 10 000 adultes et plus de 7 400 adolescents à se préparer à ce sacrement. Une hausse spectaculaire, 45 % par rapport à l'année dernière. Des chiffres qui continuent de grimper depuis plusieurs années.
« Ils arrivent un peu de partout, et leur profil est très varié », constate le père Christophe Danset, responsable de la pastorale des jeunes du diocèse de Lille. Les motivations de leur démarche sont multiples : « Ça peut être par internet. Ça peut aussi être des rencontres extraordinaires, des rêves, des signes... Les voies du Seigneur sont vraiment nombreuses et, pour nous, assez impénétrables. »
Ces catéchumènes ne viennent plus par les canaux traditionnels. « Les jeunes n’arrivent pas par les voies classiques de l’Église : scoutisme, écoles catholiques, familles pratiquantes… On voit des jeunes de tous milieux sociaux. », explique le responsable de la pastorale des jeunes du diocèse de Lille. Et parfois, c’est en discutant avec un collègue musulman ou un membre de la famille qu’une question de foi surgit et qu’un chemin s’ouvre pour eux.
Dans une société saturée de discours, ce sont souvent les plus tranchants qui captent l’attention. « Il y a une prime aux discours les plus radicaux. On comprend les jeunes. Ce sont ces discours-là qui interpellent. Ils cherchent des réponses sur la foi, et ils vont les chercher sur internet. » Selon Christophe Danset, deux web cohabitent : celui des influenceurs catholiques « de qualité » – comme le Frère Paul Adrien ou le Cato de service – et des voix plus extrêmes, « parfois intégristes ou évangéliques qui ont une lecture littérale de la Bible ».
Face à cette diversité, l’Église n’impose pas une ligne mais propose un chemin. « On n’essaie pas de les remettre dans le droit chemin, mais on propose notre interprétation. Et on essaie de faire comprendre qu’on peut être un bon chrétien en interprétant la Bible. » Le père Danset insiste : « On n’est pas un meilleur chrétien parce qu’on croit que le monde a été créé en sept jours que lorsqu’on croit que la Genèse est un texte à interpréter, qui nous dit un message extraordinairement puissant sur le sens de la vie et de la relation entre Dieu et l’homme. »
Au-delà de la quête spirituelle, les nouveaux venus expriment une autre attente : celle d’un lien, d’une appartenance. « Il y a un désir de collectif. Les jeunes qui nous rejoignent ne veulent pas qu’une démarche individuelle. Ils veulent vivre avec un groupe, une prière commune et des valeurs. » Cette envie d’être ensemble, mais aussi de se rendre visibles dans l’espace public, peut parfois « déstabiliser les vieux chrétiens », reconnaît-il.
Dans cette Église en transformation, ces catéchumènes rappellent une chose essentielle : que la foi continue de toucher, de questionner et de faire renaître.
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