Cette année encore, les Hauts de France suivent la tendance nationale : une croissance forte et de nombreux jeunes demandent le baptême, notamment dans les grandes villes, mais aussi dans les anciennes régions industrielles comme Maubeuge ou le bassin minier. Regards croisés d’un pasteur, un accompagnateur des catéchumènes, et retour d’expérience de croyants.
“J’ai vu une vraie différence en dix ans” affirme Eric Jérôme, coordinateur du catéchuménat à Lens, en plein cœur du bassin minier. “Avant, les gens venaient pour “obtenir un diplôme”, c’est-à-dire qu’ils avaient besoin du baptême pour pouvoir être parrain ou marraine. Aujourd’hui, on a des personnes qui sont en vraie recherche, qui se posent des vraies questions, qui cherchent sur internet, et viennent parce qu’elles veulent des réponses” continue-t-il. “Une vraie quête” que confirment tous les accompagnateurs de catéchumènes, en particulier chez les adolescents et les jeunes adultes en quête de repères solides.
“Aujourd’hui, on est dans une société où beaucoup de repères chancellent ou disparaissent. Les jeunes cherchent quelque chose qui puisse les structurer. Et ils trouvent dans la foi quelque chose qui fait la différence” affirme pour sa part le père Louis-Pasteur Faye, vicaire général du diocèse d’Amiens.
A ses yeux, “la plus grande caractéristique de ce phénomène, c’est que Dieu n’a pas encore dit son dernier mot : Dieu est à l'œuvre, il appelle des gens à son Eglise de manière imprévisible, alors que cela semblait complètement impossible. Nous sommes dans l’émerveillement!”
Dieu n’a pas encore dit son dernier mot : Dieu est à l'œuvre, il appelle des gens à son Eglise de manière imprévisible, alors que cela semblait complètement impossible. Nous sommes dans l’émerveillement!
Toutefois, c’est un phénomène qui engage aussi les chrétiens, estime le père Louis-Pasteur Faye: “l’enjeu pour nous est de ne pas être un obstacle” au chemin de foi de ces personnes. L’accueil, mais aussi la qualité de l’accompagnement et leur insertion dans la communauté chrétienne restent des enjeux majeurs pour les paroisses.
Un accompagnement qui a d’ailleurs aussi évolué, témoigne Eric Jérôme: “devant le nombre croissant de demandes, on est passés de l’accompagnement individuel à l’accompagnement de groupe. Au début j’étais sceptique, puis finalement j’ai été agréablement surpris par la richesse des échanges au sein des petits groupes” affirme-t-il, avant de préciser que l’accompagnement individuel reste toujours possible.
Les petits groupes sont souvent l’outil utilisé par les paroisses pour faciliter l’intégration au sein de la communauté : “dans le parcours Alpha mis en place à Maubeuge, les participants sont installés autour de différentes tables. Cela crée des petits groupes qui durent toute l’année” expliquent Nathalie Ferreira et Vincent Szymura du diocèse de Cambrai. Une vraie fraternité en découle, élément clé pour permettre l’intégration des néophytes après leur baptême dans l’assemblée paroissiale. A Lens, des paroissiens rejoignent ensuite ces fraternités de néophytes, ce qui est aussi un enjeu, selon Eric Jérôme: “les néophytes doivent s’intégrer à la communauté, mais la communauté doit aussi s’intégrer aux néophytes” ajoute-t-il malicieusement.
A Lens, le résultat est net : “le visage de l’église a complètement changé, tout comme l’assemblée dominicale : on a une église remplie, avec des visages jeunes, ce qui n’était pas le cas y a 5-6 ans. On peut vraiment parler d’un boom ici, c’est absolument merveilleux!”
Le rendez-vous d'actualités des chrétiens des Hauts-de-France. Chaque semaine un focus sur l'actualité d'un diocèse, en partant à la rencontre des chrétiens qui s'engagent dans l'Eglise.
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