"Aussitôt l’homme fut guéri"
Méditation de l'évangile (Jn 5, 1-16) par le père François Lestang
Chant final: "Guéris" par Thierry Ostrini
À l’occasion d’une fête juive,
Jésus monta à Jérusalem.
Or, à Jérusalem, près de la porte des Brebis,
il existe une piscine qu’on appelle en hébreu Bethzatha.
Elle a cinq colonnades,
sous lesquelles étaient couchés une foule de malades,
aveugles, boiteux et impotents.
Il y avait là un homme qui était malade depuis trente-huit ans.
Jésus, le voyant couché là,
et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps,
lui dit :
« Veux-tu être guéri ? »
Le malade lui répondit :
« Seigneur, je n’ai personne
pour me plonger dans la piscine
au moment où l’eau bouillonne ;
et pendant que j’y vais,
un autre descend avant moi. »
Jésus lui dit :
« Lève-toi, prends ton brancard, et marche. »
Et aussitôt l’homme fut guéri.
Il prit son brancard : il marchait !
Or, ce jour-là était un jour de sabbat.
Les Juifs dirent donc à cet homme que Jésus avait remis sur pied :
« C’est le sabbat !
Il ne t’est pas permis de porter ton brancard. »
Il leur répliqua :
« Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit :
“Prends ton brancard, et marche !” »
Ils l’interrogèrent :
« Quel est l’homme qui t’a dit :
“Prends ton brancard, et marche” ? »
Mais celui qui avait été rétabli
ne savait pas qui c’était ;
en effet, Jésus s’était éloigné,
car il y avait foule à cet endroit.
Plus tard, Jésus le retrouve dans le Temple et lui dit :
« Te voilà guéri.
Ne pèche plus,
il pourrait t’arriver quelque chose de pire. »
L’homme partit annoncer aux Juifs
que c’était Jésus qui l’avait guéri.
Et ceux-ci persécutaient Jésus
parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat.
Source : AELF
« Veux-tu être guéri ? » Quelle drôle de question à poser à un homme malade depuis trente-huit ans, non ? Et pourtant, à force de passer aussi longtemps sur un brancard, ne se pourrait-il pas que l’homme se soit identifié à sa maladie ? Il ne serait plus Eliaqim ou Azarya, mais « le malade », « l’impotent », « le grabataire ». Et s’il guérissait, qu’adviendrait-il de son identité ? Comment se refaire une place dans le monde des personnes saines, après tant d’années ?
« Veux-tu être guéri ? ». Aussitôt, la réponse vient, et elle exprime à la fois un désir, celui de se plonger dans l’eau qui est réputée pouvoir guérir, et un regret, de n’avoir pas d’aide pour cela. Ce n’est pas vraiment un « oui » plein de foi et d’espérance, mais ce n’est pas non plus un « non ». Jésus peut alors s’appuyer sur cette faible lueur de foi pour lui faire le don de la guérison, en un beau renversement. Désormais l’homme porte ce brancard qui l’avait porté, quitte à transgresser les règles du sabbat. Celles-ci interdisent en effet que l’on porte quoi que ce soit hors de la maison, ou d’un espace défini autour de plusieurs maisons, délimité par un fil. Mais, pour l’homme guéri, la parole de Jésus a plus de poids que les interdits transmis dans les livres de Jérémie ou de Néhémie.
« Veux-tu être guéri ? » Seigneur, en ce matin, je te prie pour celles et ceux que je connais qui sont atteints d’une affection chronique, depuis de longues années. Viens les bénir, les conforter, les relever. Envoie-leur des messagers d’espérance dans leur épreuve. Je te prie aussi pour moi, pour que je sache me décentrer de mes propres infirmités et accueillir ta parole qui transforme toute chose.
Chaque matin, l'Évangile du jour commenté par un prêtre ou un pasteur. Ce temps de prière invite à prendre le temps de la méditation et s'achève par la proclamation du Notre Père.
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