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"Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas" (Jn 1, 6-8.19-28

Un article rédigé par Gobilliard Emmanuel (Monseigneur) (57834) - RCF, le 17 décembre 2023 - Modifié le 17 décembre 2023
Prière du matin"Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas" (Jn 1, 6-8.19-28)

"Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas"

 

Méditation de l'évangile (Jn 1, 6-8.19-28) par Monseigneur Emmanuel Gobillard

 

Chant final : "Seigneur tu viens" par l'ensemble vocal Resurrexit

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Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Il y eut un homme envoyé par Dieu ;
son nom était Jean.
Il est venu comme témoin,
pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière,
mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

Voici le témoignage de Jean,
quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem
des prêtres et des lévites
pour lui demander :
« Qui es-tu ? »
Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement :
« Je ne suis pas le Christ. »
Ils lui demandèrent :
« Alors qu’en est-il ?
Es-tu le prophète Élie ? »
Il répondit :
« Je ne le suis pas.
– Es-tu le Prophète annoncé ? »
Il répondit :
« Non. »
Alors ils lui dirent :
« Qui es-tu ?
Il faut que nous donnions une réponse
à ceux qui nous ont envoyés.
Que dis-tu sur toi-même ? »
Il répondit :
« Je suis la voix de celui qui crie dans le désert :
Redressez le chemin du Seigneur,

comme a dit le prophète Isaïe. »
Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens.
Ils lui posèrent encore cette question :
« Pourquoi donc baptises-tu,
si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? »
Jean leur répondit :
« Moi, je baptise dans l’eau.
Mais au milieu de vous
se tient celui que vous ne connaissez pas ;
c’est lui qui vient derrière moi,
et je ne suis pas digne
de délier la courroie de sa sandale. »

Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain,
à l’endroit où Jean baptisait.

Source : AELF

Méditation Mgr Emmanuel Gobilliard

En ce dimanche de la joie, nous entrons dans la semaine préparatoire à Noël. Et l’Évangile qui est lu à l’occasion de ce dimanche de Gaudete, de la joie, concerne toujours Jean Baptiste. Pourtant Jean Baptiste n’apparait pas au premier abord comme un homme joyeux. Il donne plutôt l’impression d’être un ascète, exigent, voire sévère qui prêche avec force la conversion à Dieu, le pardon des péchés. Nous ne le voyons pas comme l’incarnation de la joie, et nous aurions plutôt imaginé que la liturgie nous aurait proposé le texte du Magnificat qui exprime la joie de façon plus explicite. Pourtant j’aime ces contradictions apparentes qui nous obligent à chercher, à creuser, à aller au-delà de nos premières impressions. La joie de l’Évangile est une joie qui ne dépend pas de nos humeurs, des événements que nous vivons, ni même de notre caractère. Elle n’est pas une joie psychologique qui se réveille au grès d’événements ou d’excitations passagères, sinon elle ne serait pas un commandement comme saint Paul nous le rappelle dans la lettre aux Thessaloniciens qui constitue la première lecture de ce dimanche. Si la joie est compatible avec tout ce que nous vivons, même avec les événements douloureux, c’est qu’elle est beaucoup plus profonde, permanente même. La joie que Dieu nous invite à vivre, c’est la joie de se savoir aimé par Dieu, quoi qu’il arrive, c’est la joie que nous éprouvons lorsque nous savons qu’en Jésus, Dieu est présent à nos côtés. Or Dieu nous aime toujours et il est toujours présent à nos côtés. Quel réconfort, même dans les moments difficiles, dans les contrariétés, comme celle que vit Jean Baptiste justement. Jésus ne correspond pas vraiment au messie qu’il attendait. Jean avait un très grand succès auprès du peuple d’Israël, auprès des puissants aussi, auprès de ses disciples. Et lorsque Jésus arrive, il doit s’incliner, s’abaisser. Quelle humilité exceptionnelle qui est capable de disparaitre au sommet de sa gloire, qui est capable de laisser la place à un autre que lui, qu’il reconnait comme le Messie, qui est capable de renoncer à tout ce qu’il croyait pour entrer dans la foi pure, la foi exigeante, la foi humble qui accepte parfois de ne pas tout comprendre, de ne pas tout expliquer. Il accepte d’avoir tort de se tromper. Il fait la volonté du Seigneur, même quand cette volonté le surprend. Et il permet à Jésus d’accomplir sa mission, de manifester l’amour infini de Dieu pour chacun, sa proximité, sa présence. Jean Baptiste le dit d’ailleurs dans l’Évangile de saint Jean : « l’ami de l’époux se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. » Merci Jean Baptiste, de nous indiquer le secret de la vraie joie.

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