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Abbé Jean de Dieu, frère de la petite Thérèse

Abbé Jean de Dieu, frère de la petite Thérèse

Un article rédigé par Anne-Elisabeth Nève - 1RCF Belgique, le 6 octobre 2025 - Modifié le 6 octobre 2025
Près de chez vousL'abbé Jean de Dieu, frère de la petite Thérèse

Me voici aux confins de notre diocèse de Liège, au sud-est de la Belgique, à quelques km de la ville germanophone de Saint-Vith, de la frontière avec le Grand-Duché de Luxembourg (au sud), et avec la frontière de l’Allemagne (à l’est).

Je suis dans le village d’Amblève (Amel en allemand) et j’y rencontre le curé du lieu, qui est aussi responsable de l’Unité pastorale d’Amblève, l’abbé Jean de Dieu Batenderana Ruvamwabo (qui a accepté que je parle de lui en disant seulement son prénom !), au nom prédestiné à la vie ecclésiale !

Mon invité, lui, vient de bien plus loin, puisqu’il est originaire de la République démocratique du Congo. 

Abbé Jean de Dieu d'Amblève © AENAbbé Jean de Dieu d'Amblève © AEN

C'est à Goma que tout commence

C’est dans le diocèse de Goma (Nord Kivu) que Jean de Dieu vient au monde, dans une famille chrétienne qui comptera 9 enfants, 6 garçons et 3 filles, et dont le papa est enseignant, ce qui occasionne de fréquents déménagements dans cette partie du pays. Il garde des souvenirs heureux de son enfance et de sa jeunesse, marquées par l’exemple de missionnaires qui l’inciteront à réfléchir à un appel sacerdotal. Il entre au Carmel et y suit toute sa formation (Bukavu, Kinshasa) avant de prononcer ses vœux perpétuels et d’être ordonné diacre. Il est ensuite envoyé par ses supérieurs en Allemagne pour y poursuivre sa formation théologique et philosophique. Ordonné prêtre en 1997, il devient supérieur de son Carmel et apprend les responsabilités, notamment celle de diriger une communauté de 10 carmes, issus de trois nationalités différentes.


De l'Allemagne à la Belgique

Après 11 années en Allemagne, il est envoyé au Carmel de Chèvremont, entre Liège et Banneux, où il restera 7 ans. C’est là que, confronté au manque de prêtres et de vocations dans les paroisses autour de lui, il offre de « donner un coup de main » à Mgr Jean-Pierre Delville, nouvel évêque de Liège. Qui, heureux d’accueillir un prêtre bien formé théologiquement (doctorat en théologie dogmatique), spirituellement et linguistiquement, l’envoie en « stage » dans l’Unité pastorale de Bullange (Büllingen, doyenné de l’Eiffel) : il y découvre la vie pastorale et la collaboration avec les laïcs, hommes et femmes.


Rapidement, Mgr Delville lui demande de prendre en mains les paroisses germanophones de Lontzen et Herbesthal (doyenné d’Eupen) auxquelles s’ajoutera Walhorn quelques années plus tard. 7 ans de présence… nouveau changement (faisant appel à sa vertu d’obéissance qui, dit-il, apporte le bonheur !), cette fois à devenir responsable de l’Unité pastorale d’Amblève, retour dans le doyenné de l’Eiffel, près de Saint-Vith.

 

Construire l'Église ensemble


À Lontzen comme à Amblève, il s’agit pour lui de cheminer et de construire l’Église ensemble : écouter, apprendre les uns des autres, accepter de relativiser son propre point de vue, voire de laisser l’autre décider… Bref, vivre au quotidien la synodalité, en permettant à chacun de trouver sa place dans une harmonie entre tous, mais aussi d’enrichir notre propre expérience de foi et de découvrir d’autres horizons.


Aux côtés des équipes qui l’entourent, il se sent « accompagnant » plus qu’enseignant, il ouvre des portes et des perspectives ; il juge essentiel que ses collaborateurs se sentent pris au sérieux et valorisés dans leur travail -largement bénévole.


Il est très heureux que la place des femmes dans le diocèse de Liège soit reconnue, c’est une grâce nous dit-il.


Seul prêtre pour une entité d’environ 3.500 habitants (6 paroisses et 7 chapelles !), il a bénéficié depuis son arrivée d’une remarquable équipe de laïcs très engagés qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour faire avancer l’évangile sur le terrain.
 

L’Unité pastorale d’Amblève est située dans une région rurale dont les bois et le tourisme font la richesse ; elle est parsemée de villages dont les habitants vont généralement travailler au Grand-Duché ou en Allemagne tout proches. 
 

En outre, elle possède une rareté, un « cimetière forestier » : les habitants de la Commune et des communes avoisinantes qui le souhaitent peuvent « acheter » un arbre dans une forêt riche de beaux et vieux spécimens, et enterrer près de lui des urnes bio contenant les cendres de leurs proches. C’est un lieu paisible et inspirant que l’abbé Jean de Dieu est allé bénir et où il aime se promener…
 

Et sainte Thérèse, me direz-vous ?

Il se sent tellement proche d’elle que, au moment de prononcer ses vœux dans l’ordre du Carmel, il a choisi d’ajouter « de l’Enfant Jésus » à son nom de baptême : il s’appelle donc « Jean de Dieu de l’Enfant Jésus », un nom prédestiné, vous avais-je annoncé !
 

Abbé Jean de Dieu ©AENAbbé Jean de Dieu ©AEN
Abbé Jean de Dieu ©AENAbbé Jean de Dieu ©AEN
Abbé Jean de Dieu ©AENAbbé Jean de Dieu ©AEN
Cimetière forestier ©AENCimetière forestier ©AEN
Cimetière forestier©AENCimetière forestier©AEN
Cimetière forestier©AENCimetière forestier©AEN
Cimetière forestier©AENCimetière forestier©AEN
Cimetière forestier©AENCimetière forestier©AEN
carte des diocèsescarte des diocèses
Doyenné de l'EiffelDoyenné de l'Eiffel
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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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