Le 1er mai 2025, près de 3 000 Normands se retrouvent au sanctuaire de Pontmain pour vivre la démarche jubilaire. L’occasion de revenir sur l’actualité du message d’espérance délivré lors de l'apparition mariale du 17 janvier 1871.
Il a suffi de trois heures, trois heures d’apparition de la Vierge Marie, pour que le village de Pontmain passe d’un grand désespoir à une belle espérance. « Le soir du 17 janvier 1871, après l’apparition, il fait toujours aussi froid, les difficultés sont toujours là, mais les habitants de Pontmain ont retrouvé l’espérance, explique le père Vincent Grüber, le recteur du sanctuaire. C’est pour cela que Notre-Dame de Pontmain est aussi appelée Mère de l’espérance. » Un message d'espérance à redécouvrir pendant ce jubilé.
Il faut dire que pour ce village oublié du bocage mayennais, les difficultés s’accumulent en cet hiver 1871. L’été et le printemps précédents ont été caniculaires. Il n’y a pas eu de récolte, ce qui veut dire qu'il n'y a pas de fourrage pour les bêtes, d’où les ajoncs que les voyants étaient en train de taper le soir de l’apparition pour enlever les épines, afin de nourrir les animaux. À cela s’ajoute la guerre Franco-prussienne qui a mis la France dans un grand chaos. 38 jeunes de Pontmain sont partis à la guerre, laissant leurs familles sans nouvelles pendant plusieurs mois. Deux tremblements de terre ont été ressentis le jour même du 17 janvier, aggravant l’inquiétude des habitants.
Au niveau spirituel, ce n’est guère mieux. Le dimanche précédent, le 15 janvier 1871, pendant la messe, les paroissiens ont refusé de chanter « Mère de l’espérance », l’abbé Michel Guérin le chante seul. Lors des vêpres, lorsque ce dernier va allumer les quatre bougies au pied de la statue de la Vierge comme à son habitude, une voix s’élève : « N’allumez pas monsieur le curé, ça ne sert à rien. On a beau prier, Dieu ne nous écoute pas ». Le prêtre n’allumera pas les bougies et deux jours plus tard, la Vierge apparaitra avec quatre bougies allumées.
Lors de l’apparition, Marie déroule un message dans le ciel de Pontmain : « Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon fils se laisse toucher ». « Ce grand message exprime les trois vertus théologales, foi, espérance et charité. Vous avez refusé de prier et de chanter deux jours avant, mais priez mes enfants, c’est la foi. Dieu vous exaucera en peu de temps, c’est l’espérance. Mon fils se laisse toucher, c’est la charité, Dieu agit », explique le P. Vincent Grüber. « Effectivement, quand on se réveille le lendemain rien n’a changé, les Prussiens sont toujours aux portes de Laval, il fait toujours aussi froid, on n’a toujours pas de récolte, mais tout le monde a retrouvé l’espérance, tout le monde est dans la joie et très vite des pèlerins affluent », ajoute le recteur du sanctuaire.
« La Vierge Marie apparaît dans des circonstances de guerre. Les gens étaient inquiets, désemparés, ils se disaient abandonnés par le Seigneur. Ils se sont rassemblés, ils ont prié, leur prière a été entendue, exaucée. De par son message, la Vierge Marie a fait renaître l’espérance dans les cœurs », raconte Roland Lasconie, l’un des guides du sanctuaire.
Au lendemain de l'apparition, les soldats prussiens s'arrêtent aux portes de Laval et quelque temps après les 38 jeunes reviennent sains et saufs.
Aujourd’hui encore cette grâce d’espérance est reçue par les pèlerins qui viennent au sanctuaire. « Il y a des gens qui viennent avec une grande tristesse et repartent avec l’espérance de Marie », témoigne le P. Vincent Grüber. Un constat que partage Marie Michaud, responsable de la librairie du sanctuaire : « Il y a un grand nombre de personnes qui ne savent pas ce qu'il s’est passé à Pontmain, mais qui viennent chercher le calme dans ce lieu, qui cherchent un sens à leur vie, une consolation dans l’épreuve, ça me touche beaucoup ».
La paix ne va pas sans le combat spirituel
« Pontmain est un lieu de paix. Mais là où il y a la Vierge, il y a la croix et le combat spirituel. La paix ne va pas sans le combat spirituel. C’est important de le dire aux pèlerins qui sont dans la souffrance. Tenez bon, le Seigneur nous dit la même chose aujourd’hui. Gardons confiance dans l’œuvre du Seigneur dans notre vie et dans le monde malgré toutes nos souffrances. » Pour Marie Michaud, deux axes découlent du message de Pontmain : l’appel à la prière et à la confiance.
Le récit de Pontmain met aussi en valeur la collaboration des membres de l’Église. Les familles, les enfants, le prêtre, les religieuses se rassemblent et prient ensemble, chacun jouant son rôle. « Ils font l’expérience du peuple de Dieu, qui se retrouve dans ses différentes composantes, ministères et charismes. Marie réunit sous son manteau la famille de Dieu », décrit le P. Vincent Grüber.
Aujourd’hui, le sanctuaire accueille plus de 100 000 pèlerins chaque année. Prêtres, consacrés, bénévoles et salariés mettent tout en œuvre pour que « chacun puisse repartir avec une perle de confiance dans son cœur pour continuer le chemin ».
Le 1er mai, RCF se mobilise pour vous faire vivre le pèlerinage jubilaire de la province de Normandie à Pontmain. Suivez la messe en direct à 10 h 30.
Comment l'Église annonce aujourd'hui la bonne nouvelle qu'est l'Évangile du Christ ici en Normandie ? Acteurs paroissiaux, membres de mouvements chrétiens ou bien pôles spirituels à l'image des sanctuaires ou des communautés religieuses, les bonnes volontés sont nombreuses au service de leurs frères et de Dieu.
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