À Notre Dame de la Treille, les Lillois fêtent leur avocate

En plein cœur de Lille, la cathédrale Notre Dame de la Treille a de quoi surprendre. Pas de clocher ou de tour gothique qui domine la ville, ni de façade richement décorée. Mais plutôt une église de style néogothique à la façade moderne et épurée en pierre et métal, dotée d’une rosace abstraite et des formes droites. Et pour cause, la cathédrale lilloise n’a été achevée qu’en 1999, 143 ans après la pose de la première pierre. Une église devenue une cathédrale en 1913, à la création du diocèse de Lille. Auparavant rattachée au diocèse de Tournai puis à celui de Cambrai, la capitale des Flandres a donc attendu longtemps avant de devenir également la capitale de sa région ecclésiale.

Une dévotion mariale oubliée puis retrouvée

Ce qui est aujourd’hui la cathédrale de Lille ne devait être à l’origine que le lieu de dévotion à une Vierge dont le culte est en revanche bien plus ancien : Notre Dame de la Treille est une petite statue miraculeuse datant du XIe siècle. Initialement appelée “Notre Dame de Lille”, son culte se propage au Moyen Âge suite à différents miracles et grâces obtenues par son intercession. Les chanoines alors chargés de sa protection, décident de placer une petite grille devant la statue, une “treille”. Ainsi devient-elle plus connue sous le nom de “Notre Dame de la Treille”. 

Tombée dans l’oubli notamment à la Révolution où elle est cachée pour échapper aux destructions, Notre Dame de la Treille retrouve sa place dans le cœur des Lillois au XIXe siècle, en plein “siècle marial”. La construction de l’église Notre Dame de la Treille est lancée, qui deviendra ensuite “basilique mineure” puis “cathédrale” à la création du diocèse de Lille.

L’avocate des Lillois

“Cette petite treille n’est pas anodine” explique Thomas Sanchez, responsable culture et communication de la cathédrale. “Dans la tradition de l’Eglise, on dit que Marie est notre avocate, et donc cette grille est comme le barreau auquel la Vierge Marie plaide en faveur de ses enfants.” 

Des grâces, prières exaucées voire même des miracles sont ainsi obtenus. “Notre Dame de la Treille était particulièrement invoquée pour les maladies psychiques” ajoute Thomas Sanchez, “mais peu de gens à Lille savent qu’il existe un tel lieu de grâce ici.”

Cette grille est comme le barreau auquel la Vierge Marie plaide en faveur de ses enfants.

La renaissance du lieu de pèlerinage

Mais les choses changent : la cathédrale bénéficie de nombreuses expositions médiatiques récentes. “La rénovation de l’archange installé sur le toit de la cathédrale, qui a été exposé au public dans la cathédrale avant d’être remonté en grande pompe à sa place, a permis aux Lillois de venir déposer leurs intentions de prières dans le socle de l’archange. Nous avons été surpris par l’afflux de personnes!” se réjouit Thomas Sanchez. Récemment aussi, le spectacle son et lumière “Luminiscence” dans la cathédrale retraçant l’histoire de sa construction, a connu une fréquentation exceptionnelle. 

Mais “plus que des spectacles, c’est la dévotion mariale du lieu que nous voudrions relancer” confie Thomas Sanchez. C’est la raison pour laquelle la fête de Notre Dame de la Treille, le 5 octobre, est précédée par plusieurs jours de festivités : des jeux pour les enfants, le chapelet quotidien animé par les paroisses de Lille, le sacrement de la réconciliation, le sacrement des malades proposé dans les hôpitaux et les EHPADs, des démarches jubilaires, la vénération des reliques de la croix ou encore la messe à la bougie, il y a pour tous les goûts et tous les âges. “L’idée est vraiment de dire aux Lillois que Notre Dame de la Treille, c’est la patronne de tous les Lillois, quel que soit leur âge, leur condition ou leur étape dans la foi.” Des festivités qui se termineront par la bénédiction de la ville et du diocèse placés sous la protection de Notre Dame de la Treille par Mgr LeBoulc’h, archevêque de Lille.