A Lourdes, la Vierge Marie apporte la joie et la paix dans les cœurs des pèlerins du Rosaire
Début octobre, ce sont près de 17.000 pèlerins qui se sont rassemblés à Lourdes pour le pèlerinage du Rosaire. Parmi eux, 1.500 venaient des Hauts de France. Hospitaliers, malades, personnes âgés, jeunes lycéens ou simples pèlerins, tous repartent le cœur paisible et joyeux. Reportage à Lourdes avec la région Flandres Artois Picardie.
Mgr Jean-Paul Vesco était le prédicateur du pèlerinage du Rosaire - Crédits: Emilien VandenbusscheDans la salle à manger de Saint Frai, l’un des centres d’accueil des personnes malades à Lourdes, c’est l’effervescence du dîner. Les fauteuils roulants sont installés autour des tables, et les hospitaliers s’affairent. Et au milieu de cette fourmilière, une flopée de jeunes et même une classe d’enfants en âge primaire vêtus de leurs pulls rouges envahissent la salle à manger.
Un téléphone collé à un micro fait résonner une chanson pleine d’entrain, et aussitôt la salle s’anime. Les enfants, guidés par leurs institutrices, entament une chorégraphie. Les jeunes et les moins jeunes leur emboîtent le pas. Tous frappent dans les mains. La joie se lit sur tous les visages. « Oui, il y a de l’ambiance au Rosaire ! » confirme Jérôme Descamps, président de la région Flandres Artois Picardie avec un large sourire.
Un pèlerinage au rythme des plus fragiles
Venus en bus et en train spécial depuis les Hauts de France, les 1.500 pèlerins de la région Flandres Artois Picardie forment le plus gros contingent parmi les 23 régions représentées. Quelque 150 « pèlerins en accueil », c’est-à-dire nécessitant un accueil spécifique (généralement médicalisé) en raison de leur âge, leur handicap ou leur maladie, ont ainsi rejoint Lourdes. Ils sont pris en charge depuis leur domicile par des hospitaliers bénévoles. Parmi eux, on compte aussi de nombreux kinésithérapeutes, des infirmières, des médecins, mais pas seulement. Les hospitaliers sont perçus comme de véritables anges gardiens pour les pèlerins en accueil : portage, soins, repas, un engagement qui ne laisse pas indifférent ceux qui bénéficient de leurs attentions. « Je suis profondément touchée par le dévouement des hospitaliers » témoigne Françoise avec émotion depuis son fauteuil roulant, « ils donnent une semaine de leurs congés pour venir s’occuper de nous ! »
Une organisation bien huilée
Il y a aussi tous ceux qui accompagnent le pèlerinage dans son ensemble : les hôtesses qui guident les pèlerins, les choristes qui embellissent les célébrations, les commissaires qui assurent un service d’ordre sur le site du sanctuaire, à la grotte ou lors des célébrations, ou encore les hospitaliers brancardiers chargés d’accompagner et porter les personnes aux piscines.
De nombreux jeunes lycéens circulent aussi dans le sanctuaire : répartis en binôme, ils véhiculent une personne âgée ou porteuse de handicap dans une sorte de fiacre en métal bleu. L’un tire à l’avant et l’autre pousse à l’arrière: « c’est plus sûr que de devoir manœuvrer seul, et en plus, ce serait trop lourd », assure une jeune lycéenne en riant devant un raté de son binôme. Une organisation bien huilée, pensée pour le plus grand confort des plus fragiles.
Le pèlerinage des valides
Le pèlerinage du Rosaire a été fondé par les moines dominicains au début du XXe siècle, soucieux de transmettre aux fidèles le trésor de la prière du rosaire. À côté des célébrations et des passages à la grotte ou aux piscines, les « frères prêcheurs » proposent également des conférences. Une formule qui permet à tous les pèlerins qui ne sont ni malades ni en service, de se joindre au pèlerinage et d’y être nourris spirituellement. « En fait, le pèlerinage du Rosaire, c’est aussi le pèlerinage des valides », affirme Jérôme Descamps.

Des jeunes très impliqués
La présence des jeunes, arborant fièrement le pull ou la vareuse de leur établissement, ajoute indéniablement une touche de dynamisme. Animation du chapelet lors de la procession mariale, participation à la chorale lors des célébrations, ils sont présents à chaque étape du pèlerinage. On les retrouve également dans certains services comme le geste de l’eau, et bien sûr à véhiculer les personnes en fauteuil roulant. « Il y a un vrai compagnonnage qui se fait », confie Christine, chargée du voiturage-hôtel, le service qui coordonne la circulation des personnes en fauteuil.
Les jeunes se mettent au service d’une personne âgée ou en situation de handicap, et le lien se crée. Les jeunes trouvent une personne à qui parler, et la personne véhiculée peut transmettre parfois des choses qu’elle aurait aimé transmettre à ses petits-enfants… C’est très beau !
Et les jeunes en redemandent : si certains établissements inscrivent le pèlerinage dans le programme obligatoire de l’année de Terminale, la plupart font le choix du volontariat. «Nous avons une cinquantaine de places chaque année », explique l’un des animateurs, « mais nous avons le double de demandes… Ceux qui viennent sont super motivés, très impliqués et ramènent leurs copains l’année suivante. » Un bouche à oreille qui se retrouve aussi parmi les hospitaliers : « Cette année, on est venus en famille avec mes parents et mes frères et sœurs, mais je suis très fier parce que j’ai aussi réussi à embarquer deux copains », s’enthousiasme Louis-Nicolas.
Sur le chemin du retour, tous confirment avoir vécu plus qu’un simple bon moment entre amis : « c’est sûr qu’il y aura un avant et après Rosaire », confie Camille, venue pour la première fois. Comme elle, nombreux sont ceux qui témoignent repartir dans la paix, ou avec une « énergie nouvelle qui portera toute l’année ». Et chacun l’affirme avec certitude: « C’est la Vierge Marie ! »


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