A la cathédrale d’Arras, le renouveau du chapitre des chanoines
Début juin, l’évêque d’Arras a installé cinq nouveaux chanoines dans sa cathédrale. Une tradition un peu oubliée, que le diocèse d’Arras redécouvre. L’un des chanoines, l’abbé Pierre-Marie Leroy, partage ce qui fait l’essence de la mission des chanoines, mais aussi leur adaptation à l’Eglise contemporaine.
Chanoines d'Arras - Crédits : Charles Callens“Le 11 juin dernier, notre évêque a redécouvert avec force que près de lui, dans un lieu symbolique que sont les stalles où nous nous sommes installés, quelques-uns se retrouvent pour prier pour lui et sa mission” résume l’abbé Pierre-Marie Leroy, recteur de la cathédrale d’Arras, curé de la paroisse d’Arras centre et nouvellement chanoine de la cathédrale. Cinq nouveaux chanoines ont ainsi été installés par Mgr Leborgne : l'Abbé Jean-Marie Leclercq, l'Abbé Paul Agneray, l'Abbé Gérard Leprêtre, l'Abbé Fabian Lenglet et l'Abbé Pierre-Marie Leroy.
A l’origine, les chanoines composaient un chapitre de prêtres rattachés à la cathédrale résidents sur place : ils se voyaient tous les jours pour prier les offices des laudes et des vêpres, ainsi que pour dire la messe. Les chanoines étaient unis par la règle de ces temps de prière en commun.
Aujourd’hui, la règle a été adaptée au fait que tous les chanoines n’habitent pas Arras : “nous nous retrouvons une fois par mois pour dire ensemble l’office des laudes, puis nous célébrons la messe à la cathédrale, et ensuite nous avons un temps de partage spirituel autour de vie du diocèse, qui sera remonté à l’évêque si nécessaire.”
Des “sages” parmi les prêtres du diocèse
Si autrefois, les chanoines avaient un prestige lié à une fonction hiérarchique - les chanoines élisaient l’administrateur du diocèse en cas d’absence d’évêque - le rôle du chanoine n’est aujourd’hui plus que spirituel. “Notre mission est de prier plus particulièrement ensemble pour notre évêque, ainsi que pour tous les croyants de son diocèse” explique le père Pierre-Marie Leroy. Pour cela, les chanoines sont choisis parmi les “sages” du diocèse: “ce sont généralement des prêtres dont le ministère a été éprouvé.” A Arras, les chanoines sont aussi bien recteurs de sanctuaire comme à Amettes, que curé de paroisse rurale, ou encore très engagés auprès d’associations diocésaines comme le Secours Catholique. Ces chanoines sont dits “séculiers” car ils sont unis par une règle commune sans pour autant vivre en communauté, à la différence des chanoines réguliers, membres d’une même congrégation religieuse.
Vers une évolution de la tradition des chanoines à Arras ?
“Ici à Arras, nous n’avons pas eu d’interruption du chapitre! Le dernier chanoine avant notre installation est actuellement en EHPAD” explique l’abbé Leroy. Les chanoines séculiers ne portent pas d’habit, mais lors des célébrations, ils sont installés dans les stalles du chœur de la cathédrale, et portent une croix reconnaissable. Cette croix métallique d’une dizaine de centimètres représente d’un côté St Vaast, patron du diocèse, enseignant Clovis, et de l’autre côté l’Assomption de la Vierge Marie.
“Le titre de chanoine est donné à une personne. Sauf exception, on reste donc chanoine toute sa vie. Et à chaque décès, la croix est transmise aux nouveaux chanoines. Ici à Arras, nos croix se sont ainsi transmises depuis la Révolution” affirme fièrement l’abbé Leroy.
La tradition des chanoines reste donc vivante, mais pourrait prochainement évoluer: “nous aimerions développer le “chapitre cathédral” en associant des laïcs pour prier pour le diocèse une fois par mois.” Une ouverture du chapitre qui refléterait l’engagement des laïcs autour de leur évêque au sein du diocèse, signe fort de l’évolution de l’Eglise contemporaine.


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