10 ans de Laudato Si: où en sommes-nous dans les Hauts de France ?
Si la parution de l’encyclique en 2015 avait suscité l’enthousiasme, peut-on en dire autant dix ans plus tard ? Les délégués diocésains des Hauts de France sont partagés entre optimisme quant aux avancées, et déception de voir la dynamique retomber.
Impact de Laudato Si dans les Hauts de France - Crédits: Somme Tourisme“Laudato Si a été pour moi comme une révélation! J’aimais déjà profondément la nature, et j’ai découvert dans l’encyclique un lien avec ma foi. Cela a eu un effet d’unification intérieure”. Comme Bernadette, ce sont d’abord les personnes intéressées par l’écologie qui ont été les premières à recevoir l’encyclique. “Les autres, il a fallu un peu aller les chercher!” affirme Bernadette Hautcoeur, référente à l’écologie intégrale dans le diocèse de Cambrai. “Les gens nous relient plutôt à l’aspect environnemental, mais oublient l’aspect social, alors que Laudato Si vient justement remettre l’humain au cœur de toutes les relations, avec la nature, mais aussi avec les autres humains, avec nous-mêmes et avec Dieu”, explique Stéphane Leleu, du diocèse d’Arras.
Un élan puis un essoufflement… et un renouveau ?
Au départ donc, l’enthousiasme est palpable. Dans les diocèses, les initiatives fleurissent: des kermesses vertes, des conférences, ou même des initiatives laïques dans lesquelles on complète avec les enseignements de l’encyclique, mais aussi des paroisses qui se mobilisent pour recevoir le label “Église Verte” ou des écoles pour le label “éco-école”, des tiers-lieux ouvrent comme “le Convivial” à Lambersart près de Lille,...
“Mais en 2020, le Covid a clairement cassé cet élan!” déplore Bernadette Hautcoeur. Succession de crises, mais aussi découragement des personnes impliquées ont eu pour conséquence une baisse notable des initiatives. “Mais elles n’ont pas disparu!” précise Bernadette Hautcoeur, avant de relater les nouvelles demandes qui lui sont parvenues.
Un espoir partagé par Stéphane Leleu qui identifie encore beaucoup de sujets qui mériteraient d’être creusés : “Que fait-on de son argent? nous devrions mesurer l’impact que peuvent avoir nos placements financiers. De même, il faudrait interroger nos rythmes de vie, en honorant la dimension de la contemplation. Enfin, on pourrait aussi suggérer aux prêtres d’être plus impliqués dans la réflexion autour de ces sujets.”
Beaucoup de sujets mériteraient d’être creusés : Que fait-on de son argent? nous devrions mesurer l’impact que peuvent avoir nos placements financiers. De même, il faudrait interroger nos rythmes de vie, en honorant la dimension de la contemplation. Enfin, on pourrait aussi suggérer aux prêtres d’être plus impliqués dans la réflexion autour de ces sujets.
Cultiver l’espérance
Faut-il donc baisser les bras ? “Certainement pas!” affirme Stéphane Leleu, avant de préciser : “l’espérance de nos contemporains est chancelante à cause de la crise écologique, mais il reste encore un gros travail à faire.”
Une avis que partage Bernadette Hautcoeur: “il s’agit avant tout d’une conversion. Et la conversion reste un processus. Donc en cette année de l’espérance, ne nous décourageons pas!”


Le rendez-vous d'actualités des chrétiens des Hauts-de-France. Chaque semaine un focus sur l'actualité d'un diocèse, en partant à la rencontre des chrétiens qui s'engagent dans l'Eglise.
