Psychologie et christianisme : un apprivoisement nécessaire 1/4

Le catholicisme a-t-il encore de l’avenir en France ? C'est le titre du dernier livre de l’historien Guillaume Cuchet.

Qu’est-il arrivé pour qu’on se pose cette question aujourd’hui dans notre pays, la France longtemps considérée comme “la fille aînée de l’Eglise” ? 

Pourtant la réalité est là, celle de l’hémorragie des fidèles, celle de la crise de confiance qui s’est aggravée encore à la suite à la publication de la CIASE en octobre dernier.

Il est souvent reproché à l’Institution de ne pas avoir suffisamment écouté et compris les victimes, l’Eglise qui pourtant devrait être la première à accueillir la souffrance.

Mais derrière la demande d’écoute de ceux qui frappent à la porte des églises, il y a aussi des blessures psychiques.

L’Eglise est-elle suffisamment avertie et formée sur cette question de la souffrance psychologique ? Comment discerner clairement le psychologique et le spirituel ? 

C’est le thème que nous allons développer dans nos quatre prochaines émissions avec le père Jean-François NOEL, curé à Istres et psychanalyste à Aix en Provence.

Prendre en compte la souffrance psychique serait assez nouveau dans l’Eglise. 

On a pu reprocher à l’institution ecclésiale un manque d’écoute car les blessures psychiques ne sont pas faciles à entendre, à cela s’ajoute la peur de ne pas très bien savoir faire.

On ne peut s’improviser “écoutant”, il faut une formation et un cadre pour éviter toute confusion. La compassion est importante mais parfois elle ne suffit pas et peut conduire à une impuissance personnelle à rejoindre ce que vit l’autre.

Pourtant la blessure psychique mêle à la fois la psychologie et le spirituel, et les victimes de traumatismes, si elles se laissent entendre, ouvrent un chemin pastoral et une vraie vocation pour l'Église.

Dans la deuxième émission seront abordés ces liens entre psychologie et christianisme sous le prisme de l'individualisme de nos sociétés post-modernes.