Être heureux à l'école, ça aussi, ça s'apprend !
Pour être heureux, les enfants ont besoin de développer leurs compétences sociales et émotionnelles - de nombreuses études l'ont montré. Mais communiquer, s’adapter, faire face aux imprévus, gérer ses émotions : peut-on apprendre tout cela à l'école ? L'école est-elle le lieu où éduquer au bonheur ? C'est en tout cas la conviction de Laure Reynaud, cofondatrice de ScholaVie.

L’association ScholaVie, pour développer ses compétences sociales et émotionnelles
Ancienne enseignante mère de trois enfants, Laure Reynaud a notamment enseigné dans les pays anglo-saxons, où "cette problématique des compétences sociales et émotionnelles est au cœur de la vie de l’école". En France, elle a pu constater un "retard sur ces questions".
Or, les enfants ne semblaient pas heureux à l’école, souvent angoissés. Par ailleurs, élèves comme enseignants manquaient d’outils pour développer les compétences sociales et émotionnelles. Elle a donc co-fondé, il y a sept ans, l’association ScholaVie. "C’est une école de la vie, qui a pour mission de lutter contre l’échec scolaire et d’œuvrer pour le bien-être de tous les membres de la communauté éducative."
Les compétences sociales et émotionnelles, qu’est-ce que c’est ?
"Ce sont des ressources intérieures qui nous aident à mieux vivre, avec nous-mêmes mais aussi avec les autres." Il s’agit de compétences dont on a besoin pour être plus heureux, s’adapter, faire face au imprévus, gérer ses émotions, mieux interagir avec les autres, communiquer, se faire comprendre, mais aussi gagner en confiance en soi et développer ses forces de caractère.
"Les enfants, comme les enseignants, passent beaucoup de temps à l’école : quel autre lieu que celui-là pour apprendre ces compétences-là au quotidien ?" La famille reste "le premier lieu d’apprentissage de ces compétences, c’est évident", souligne Laure Reynaud. Mais pour elle, l’école doit participer aussi au développement de ces capacités. Il s’agit d’une "co-éducation, main dans la main avec la famille".
Quel bénéfice pour l’enfant (et l'adulte) ?
Les recherches scientifiques montrent que les compétences sociales et émotionnelles peuvent s’apprendre. En gros, on ne naît pas tous créatifs, empathiques ou flexibles ou mais on peut le devenir. "Dans la durée, en s’y mettant tous, la famille et les enseignants, on peut changer la donne !"
Par ailleurs, une étude, la méta-analyse de Durlak, a montré que élèves qui avaient été formés à développer leurs compétences sociales et émotionnelles sont "plus confiants dans leurs capacités à apprendre, ils sont plus motivés, plus heureux, font mieux face au stress et savent mieux s’organiser dans leur travail". Des bénéfices valables également pour les adultes qui les accompagnent, notamment les enseignants.