Pascale Morinière | Que penser de l'éducation positive ?
LA TRIBUNE DE PASCALE MORINIERE - On se souvient de la bataille d’experts à propos de l’éducation positive en crèche, cet été. Pascale Morinière souhaitait revenir sur ce qu’est l’éducation positive adoptée par de nombreux parents…
Pascale Morinière © DRCela me semble intéressant d’en reparler à distance de toute polémique. L’éducation positive, ou la discipline positive, consiste à bannir les sanctions dans l’éducation de l’enfant, à accueillir ses émotions, renforcer ses comportements positifs tout en l’aidant à réfléchir en cas de mauvais comportements.
Succède le modèle récompense/ punition
C’est donc une méthode tournée vers l’écoute des besoins de l’enfant et visant à favoriser son autonomie. Elle est née aux Etats Unis à la fin des années 90 et s’est très rapidement développée.
Ce modèle éducatif est arrivé au bon moment alors que l’éducation sur le mode récompense/punition des générations précédentes finissait par appartenir aux vestiges d’un lointain passé. La psychanalyse semblait supplantée par la psychothérapie comportementaliste dépourvue des tourments de l’introspection freudienne. Les 2 parents travaillaient, ils avaient moins de temps avec leurs enfants. Les temps en famille se devaient donc d’être des moments de réassurance affective mutuelle doux, apaisés, bienveillants et sans heurts !
Un besoin de cadres
Alors pourquoi remettre en cause ce courant éducatif ? Tout simplement parce que ce qui est séduisant en théorie ne résiste pas à la mise en pratique ! Quand un petit de 3 ans n’accepte de prendre ses repas que quand et comment il le décide, il n’est plus temps de lui expliquer les bienfaits de l’alimentation équilibrée à heure fixe. Les enfants ont aussi besoin de cadres et de règles qui contribuent à les sécuriser. « J’ai entendu, tu ne veux pas ta purée ! Tu peux sortir de table et tu reviendras tout à l’heure pour le goûter. » L’enfant apprend ainsi peu à peu les règles de vie en société. Il arrivera à l’âge adulte en ayant traversé quelques épisodes de frustration qui l’auront aidé à sortir de la toute-puissance enfantine et à être capable de vivre avec les autres.
Les enfants ont besoin de bienveillance et d’autorité. La bienveillance seule encourage l’enfant à chercher toujours plus loin les limites ; l’autorité seule devient autoritarisme et produit des jeunes révoltés. Soyons à l’écoute de nos enfants et soyons fermes sur les règles !
C’est tout l’esprit des Chantiers-éducation des AFC : retrouvez-les sur www.afc-france.org


Chaque mardi à 6h44 dans la Matinale, Pascale Morinière, des Associations familiales catholiques (AFC), réagit à l'actualité qui concerne la vie des familles.




