Pascale Morinière | Nouveau gouvernement : où en est la politique familiale ?
LA TRIBUNE DE PASCALE MORINIERE - De nouvelles mesures sont mises en place pour les familles en cette rentrée 2025. De quoi s’agit-il ?
Pascale Morinière © DRTrois mesures se profilent pour les familles. Tout d’abord, depuis le 1er septembre, la réforme du Complément de mode de garde. Le CMG est une allocation versée aux parents qui font garder leur enfant par une assistante maternelle ou une nourrice à domicile. Cette réforme devrait aider les familles plus modestes ayant recours à ce mode de garde. Elles sont cependant peu nombreuses à l’utiliser car seule la garde en crèche est accessible financièrement aux familles les plus modestes. En revanche les familles des classes moyennes et supérieures – qui elles, utilisent massivement assistantes maternelles ou nourrice - verront leur allocation baisser, parfois jusqu’à 200€ par mois. Au total le CMG baissera pour 43% des familles qui y ont droit, ce qui est illogique dans cette période de baisse de la natalité.
La réforme du congé de naissance
La réforme du congé de naissance offrant un congé plus court (3 mois pour le père, 3 mois pour la mère) et mieux rémunéré à 50% du salaire brut plafonné à 1900€ par mois devrait être voté avec le budget 2026 de la sécurité sociale. Cette réforme est attendue par les familles si tant est qu’elle ne s’accompagne pas d’une suppression du congé parental long jusqu’aux 3 ans de l’enfant, toujours utilisée par environ 200 000 familles. Être contraint de tous retourner au travail aux 9 mois de l’enfant serait une très mauvaise nouvelle pour les familles.
Enfin, la baisse des dotations aux collectivités locales se poursuit. On peur supposer que, sans surprise, un certain nombre de communes diminueront leur budget consacré à la petite enfance.
Revaloriser les prestations familiales
Attribuer les allocations familiales au premier enfant est toujours en discussion. Il s’agit d’une bonne mesure si les allocations des familles plus nombreuses ne diminuent pas en proportion. Mais il serait surtout bon de revaloriser les prestations familiales au rythme de l’inflation, ce qui n’est plus le cas depuis 2013. Le pouvoir d’achat des familles est grignoté insidieusement depuis 12 ans !
On attend aussi une réflexion d’ensemble ambitieuse sur les défis que nous pose la baisse de la natalité. Un certain nombre de nos voisins européens ont pris ce problème à bras le corps. Ce n’est pas -pas encore !- notre cas en France !


Chaque mardi à 6h44 dans la Matinale, Pascale Morinière, des Associations familiales catholiques (AFC), réagit à l'actualité qui concerne la vie des familles.




