Pascale Morinière | L'inquiétante mortalité infantile française
LA TRIBUNE DE PASCALE MORINIERE - 2800 enfants meurent chaque année au cours de la première année, la grande majorité dans les jours qui suivent leur naissance. La France se classe au 23e rang en Europe sur 27 pays. Des chiffres passés au peigne fin par Pascale Morinière.
Pascale Morinière © DRLa mortalité infantile est le nombre de décès des enfants nés vivants et décédés avant leurs 1 an. Il est de 4,1 pour mille. 2800 enfants meurent chaque année au cours de la première année, la grande majorité dans les jours qui suivent leur naissance. La France se classe au 23e rang en Europe sur 27 pays.
C’est d’autant plus inquiétant que la France était en tête des pays européens au début des années 1990 et que la mortalité infantile y baissait régulièrement. Elle a cessé de diminuer au début des années 2010 avant de se mettre à augmenter jusqu’à ce mauvais résultat.
Des causes inconnues
"Quelles en sont les causes ?" Il y a deux ans, nous avions posé cette question au Cabinet de Charlotte Caubel, la Secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance. Il nous avait été répondu que le ministère ignorait les causes ! Deux ans plus tard, on peut constater que nous n’avons pas avancé d’un pouce et que nous en sommes toujours réduits à des suppositions.
Certains dénoncent la fermeture des petites maternités, mais des pays, comme la Suède, ont peu de maternités tout en affichant des taux plutôt faibles de mortalité infantile. Et on sait qu’il y a moins d’accidents dans des maternités qui ont davantage d’accouchements annuels et plus de pratique.
D’autres incriminent le faible taux d’encadrement médical et les insuffisances du système hospitalier.
Certains évoquent nos modes de vie stressants et pollués, un suivi insuffisant de certaines grossesses, les fragilités sociales.
D’autres enfin évoquent les progrès de la néonatologie qui permet à de grands prémas de venir au monde mais sans certitude quant à leurs chances de survie au-delà des premiers jours.
Une accumulation de causes mortifère
Sans doute existe-t-il un faisceau de causes qu’il serait maintenant nécessaire de quantifier. Je constate surtout que l’Etat est inefficace à trouver des solutions alors qu’une étude des dossiers médicaux des enfants décédés apporterait des réponses. Notre système étatique complexe et obèse est impuissant et ne peut répondre à des questions simples pour protéger ceux qui sont si précieux et fragiles : nos enfants en tout début de vie !
Espérons que la publication de ces statistiques fasse enfin réagir le ministère de la Santé !


Chaque mardi à 6h44 dans la Matinale, Pascale Morinière, des Associations familiales catholiques (AFC), réagit à l'actualité qui concerne la vie des familles.





