Pascale Morinière | Les "couples libres"

Un sondage IFOP commandé par le site de rencontre extra conjugales Gleeden a paru la semaine dernière. Il montre une augmentation des « couples libres ». Une augmentation inquiétante. Gleeden est en effet un site qui cible les personnes qui sont déjà en couple et non les célibataires en mal de relations. C’est un site qui vit de la promotion de la tromperie, que les personnes soient mariées, pacsées ou en concubinage. 

L’expression de « couple libre » est, elle, issue de la libération sexuelle des années 70 qui prônait le « polyamour » à l’image du couple de Sartre et Beauvoir. Gleeden a évidemment un intérêt financier non négligeable à ce que ce mode de relations se développe. Néanmoins, l’expression de « couple libre » est un détournement de la liberté. La liberté ne consiste pas à faire ce que je veux quand je veux au gré de mes désirs. Elle consiste à vouloir ce que je dois pour un meilleur bien. Le « couple libre » n’a rien de libre. Chacun s’y laisse mener par ses envies du moment !

Une faible augmentation

4% des Français disent vivre aujourd’hui dans cette modalité de couple infidèle alors que l’IFOP cite le chiffre global de 1% en 2017. Mais en parallèle, l’infidélité, c’est-à-dire l’existence de relations extraconjugales à l’insu du conjoint, semble perdre du terrain si l’on en juge par la proportion de Françaises qui admettent avoir déjà été infidèles au cours de leur vie : moins 7 points entre 2016 et 2025. Et pour les hommes, cette diminution est même de 19 points !

Des conclusions en faveur de la fidélité

Ce sondage aboutit à l’inverse de ce qu’il veut démontrer. Il y a davantage de fidélité chez les Français qu’il y a 10 ans, sans doute par aspiration à plus de sécurité et de stabilité que dans les générations passées. 

Les enfants qui voient le couple de leurs parents exploser vivent un douloureux tsunami qui les marquera durablement, ce d’autant que les relations du couple parental auront été conflictuelles, voire violentes. On peut supposer que devenus adultes à leur tour, s’ils tardent plus à s’engager en couple stable, ils s’efforcent cependant de mieux réussir leur couple.

Notre société gagnerait à accompagner et soutenir l’unité et la bientraitance conjugales pour le bien des conjoints et de leurs enfants. 

Les AFC s’engagent pour que la prévention des ruptures fasse aussi partie des objectifs de la branche Famille de la Sécurité sociale.