Marie Wallaert | Mouvement du 10 septembre : quelle réponse chrétienne ?

L’écologie intégrale pense ensemble les questions sociales, écologiques et spirituelles dans une approche de justice sociale. C’est une écologie du lien qui prend la défense des plus fragiles.

La colère monte

Aujourd’hui c’est une journée de mobilisation générale. Des appels à « tout bloquer » se sont répandus dans toute la France, en particulier du côté de la gauche radicale, d’après l’Institut Jean Jaurès. Cet appel, lancé en juillet, prend une dimension particulière deux jours après la chute du gouvernement Bayrou. Le vote du budget prévoit entre autres des régressions sur les prestations sociales et le retrait de 2 jours fériés. Cette proposition arrive quelques semaines après le rejet de la taxe Zuckman sur les ultra-riches, et la mise en lumière d’importantes subventions aux entreprises.
Les revendications des manifestants sont multiples. On voit surtout deux sites actifs : « Indignons-nous » orienté à gauche, et « Les essentiels », plutôt souverainistes. Le site « Indignons nous » a recueilli des doléances, avec des propositions audacieuses, par exemple « Que chaque ministre soit obligé de vivre avec un SMIC les trois premiers mois de son mandat. » Sur le site « Les Essentiels », on parle de service militaire, de la souveraineté de la France et de la destitution d’Emmanuel Macron. Les deux partagent le sentiment de ne pas être pris en compte par le gouvernement. D’ailleurs, leurs slogans sont proches. D’un côté « avec et pour le peuple. Pas contre lui. » et de l’autre « Avec vous, par vous, pour vous ».

Garder une perspective chrétienne

Si on écoute le jésuite François Odinet, le Royaume n’est pas un développement harmonieux, mais le fruit d’une lutte contre les oppressions. Le titre de son livre dit l’essentiel : hors des pauvres pas de Salut. Jean-Paul II a rappelé dans la doctrine sociale de l’Eglise que l’option préférentielle pour les pauvres est au centre de l’Evangile. Le Pape François disait que c’est ce qui nous donne l’élan de construire une économie où les pauvres sont au centre.
L’option préférentielle pour les pauvres va bien au-delà des clivages politique. C’est vrai, on est aujourd’hui confrontés à un contexte difficile avec une dette importante et une incertitude politique. Mais la question pour nous est : comment opérer ce redressement en tant que chrétien, que chrétienne ? Comment nos choix participent, par l’économie à construire le Royaume ?