Accueil
Madeleine Vatel | Vatican II, 60 ans après : le concile qui transforma l'Église

Madeleine Vatel | Vatican II, 60 ans après : le concile qui transforma l'Église

RCF, le 6 octobre 2025 - Modifié le 8 octobre 2025
Point de vueMadeleine Vatel | Vatican II, 60 ans après : le concile qui transforma l'Eglise

LE POINT DE VUE DE MADELEINE VATEL – Le 60e anniversaire du concile Vatican II est l'occasion de rappeler le bouillonnement d'idées et de débats qui ont stimulé près de 2.500 évêques du monde entier et leurs experts. Un défi passionnant qui souligne la ferveur intellectuelle de l'Église.

Madeleine Vatel © DRMadeleine Vatel © DR

Il y a 60 ans, le 8 décembre 1965, l’Église catholique mettait fin au concile Vatican II, après trois ans de travaux, des centaines d’heures d’échanges parfois tendus, souvent passionnés, et plein de surprises pour les 2.500 évêques venus du monde entier. Aujourd’hui encore, les impulsions données par ce concile sont dans les conversations : Oh mais tout ça, c’est à cause de Vatican II ! Ou au contraire, Ah oui, mais si c’est possible, c’est grâce à Vatican II !  Je dois dire que je suis toujours un peu étonnée de la façon dont l’héritage de Vatican II est un peu malmené, beaucoup parlent de la liturgie, et du rôle donné aux laïcs. Mais il est indispensable d'aller voir un peu plus loin.

Un concile incontournable

Au sein de la rédaction, le sujet a fait débat. Pour les uns, on avait déjà beaucoup traité à l’antenne des 50 ans du concile. Au fond, est-ce que cet anniversaire valait vraiment la peine ? Pour d’autres, c’était un sujet un peu poussiéreux, avec de longs textes. Bref, un sujet peut-être pas facile à rendre à l’antenne.

Et puis, pour d’autres journalistes, ce concile façonne encore l’Institution et mérite de la pédagogie. Dans tous les cas, ça nous intriguait, et c’est souvent bon signe dans une rédaction. Alors, Philippe Lansac, le directeur éditorial, a proposé un temps de rencontre avec deux experts, pour être plus pertinent encore sur les enjeux.

Pour moi, journaliste, cela m’intéresse : Pourquoi est-ce qu’on en parle encore ? Qu’est-ce qu’on en sait vraiment ? Quels clichés ce concile a-t-il embarqués avec lui ? Est-ce qu’il a été bien interprété ? Et puis le temps, cela aide aussi à y voit plus clair, donc soixante ans, c’est déjà une bonne perspective. 

Les fidèles s'y intéressent encore

Il y avait un vrai intérêt du public pour ce sujet. Justement, un historien me racontait que c’est à cette occasion que les clarisses de Reims ont installé pour la première fois une télévision pour suivre le concile dans leur monastère. Il y avait vraiment des images impressionnantes de ces évêques du monde entier réunis au cœur même de la basilique Saint-Pierre, tout un décorum. Et puis, par exemple, c’est aussi grâce au concile que le journal Le Monde a ouvert pour la première fois une rubrique "Religion", qui est ensuite restée dans ses pages. 

Sans entrer dans l’immense contenu produit par Vatican II, ce que je trouve toujours fascinant, c’est, premièrement, que l’Église insiste sur sa raison d’être, qui est de faire connaître le Christ.

Deuxièmement, cet événement souligne la capacité pour une institution à provoquer, en un même lieu, des échanges entre des croyants du monde entier. On le voit bien pour le jubilé, pour les JMJ, pour le conclave... Et pour le concile Vatican II, c’était évidemment toute une logistique, les diocèses participaient financièrement. 

Mais surtout, il faut s’imaginer trois ans pendant lesquels les évêques se sont rencontrés. Ils donnaient des conférences, ils essayaient de convaincre, il y avait des jeux d’influence, des courants de pensée, des figures charismatiques. Les évêques avaient avec eux leurs théologiens experts dans tel ou tel domaine.

Bref, c’était vraiment un bouillonnement intellectuel et spirituel. Parce qu’il y avait des temps de prière, des messes, l’invocation de l’Esprit-Saint. 

Donc, on voit bien ici un visage de l’Église qu’on oublie un peu parfois : c’est cette capacité à avoir des échanges pour définir ce qu’elle est, et ce en quoi elle croit. Avec comme souci, celui de vouloir s’adresser au monde contemporain, et établir un dialogue avec les autres religions. C’était ça le point de départ, l’impulsion du pape Jean XXIII.

Ce concile, tout comme les vingt conciles œcuméniques qui l’ont précédé, est né d’une crise et a été suivi de controverses pendant des dizaines d’années. Alors cela vaut la peine de faire le clair sur le contexte, et les textes. 

 

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Point de vue
©RCF
Découvrir cette émission
Cet article vous a plu ? Partagez-le :

Pour aller plus loin

Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour

Votre Radio vit grâce à vos dons

Nous sommes un média associatif et professionnel.
Pour préserver la qualité de nos programmes et notre indépendance, nous comptons sur la mobilisation  de tous nos auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.