Madeleine Vatel | Noé et le déluge
LE POINT DE VUE DE MADELEINE VATEL – Il est parfois difficile de s'extraire de l'atmosphère violente qui semble régner : guerres en Ukraine, à Gaza et dans de nombreux autres pays. Que pouvons nous apprendre de Noé et de son Arche ?
Madeleine Vatel © DRIl est chaque jour question des guerres qui continuent de sévir, des conflits qui s’éternisent. Et parfois aussi des actions qui conduisent à une sortie de ces horreurs. À RCF et Radio Notre-Dame, nous sommes attentifs aussi à ces initiatives qui apportent la paix.
Noé et le déluge
Ce récit se trouve dans les premières pages de la Bible, dans la
Genèse au chapitre 6. Il raconte une terre dévastée par un déluge. Je me suis demandée si Noé pouvait nous inspirer dans ce chaos. Dans cette terre qui est dévastée, le récit de l’arche de Noé éclaire la question du mal, et nous aide à repenser notre liberté, et notre responsabilité. Qu’est-ce qui nous submerge aujourd’hui ? A quoi ressemble notre déluge au 21e siècle ? En lisant les premières pages de la Bible, et plus particulièrement le récit de Noé, un détail au milieu de ce chaos est frappant : c’est la raison pour laquelle un seul homme échappe au déluge.
Mais Noé trouva grâce aux yeux du Seigneur (…) Parmi ses contemporains, Noé fut un homme juste, parfait. Noé marchait avec Dieu.
Le seul rescapé, Noé, sauvé avec les animaux de l’arche, échappe au déluge parce qu’il est juste, c’est-à-dire que celui qui va permettre le dépassement de cette crise, c’est un homme juste. Et il en réchappe nous dit-on, parce qu’il marche avec Dieu. En plongeant dans ce récit d’un monde corrompu, noyé dans un déluge envoyé par Dieu, c’est un peu le tableau d’un monde contemporain en plein dégradation qui apparait. Et Béatrice Oiry que je recevais, explique bien que c’est un récit prophétique parce qu’il soulève la question de la faute et de l’expérience du mal sur la terre. Avec cette question qui revient parfois : Dieu a-t-il voulu le mal qui est sur terre ? A cette question notre invitée répond Que
n’a aucune complicité de Dieu avec le Mal. Mais Dieu doit faire avec l’homme qui fomente le mal. Et dans la Bible, l’une des racines du mal est le mensonge » rappelle l’exégète.
Une nouvelle alliance avec l’humanité
D’une certaine manière, Noé a permis à l’Homme de traverser le déluge. Noé, c’est bien le juste par lequel toute l’humanité est rendue à la vie. L’histoire biblique de cette terre inondée, perdue sous un déluge, commence sous le jour d’un chaos dépassé. C’est cela qui distingue ce récit biblique des autres récits de déluge, comme les récits mésopotamiens. Ce n’est pas la complicité ou non
avec les dieux dont il est question, mais bien le caractère juste de Noé. Noé, l’homme qui marchait avec Dieu.


Des chroniqueurs d'horizons variés nous livrent leur regard sur l'actualité chaque matin à 7h20, dans la matinale.
- Le lundi : Madeleine Vatel, journaliste au service foi & spiritualité de RCF ;
- Le mardi : Claire des Mesnards, pasteure de l'EPUdF et secrétaire exécutive du réseau européen chrétien pour l’environnement, et Elisabeth Walbaum, déléguée à la vie spirituelle à la Fédération de l'Entraide Protestante ;
- Le mercredi : Blanche Streb, essayiste, chroniqueuse, docteur en pharmacie, auteure de "Grâce à l’émerveillement" (éd. Salvator, 2023), "Éclats de vie" (éd. Emmanuel, 2019) et "Bébés sur mesure - Le monde des meilleurs" (éd. Artège, 2018), et Marie Wallaert de Lutte & Contemplation ;
- Le jeudi : Antoine-Marie Izoard, directeur de la rédaction de Famille chrétienne, et Aymeric Christensen, directeur de la rédaction de La Vie ;
- Le vendredi : Etienne Pépin, directeur des programmes de RCF et Radio Notre-Dame.




